Quand on est Français, on n’a pas le droit d’ignorer ce qui se passe actuellement


PAR YANN LE HOUELLEUR, correspondance de Paris

« Nous sommes en guerre ! » Quand il a scandé cette phrase, voici maintenant deux ans, Emmanuel Macron ne croyait pas si bien dire…

Avez-vous remarqué : le nombre de morts de la Covid a disparu des écrans de télévision. Maintenant, ce sont les victimes de l’absurde guerre décrétée par Vladimir Poutine dont nous allons voir les statistiques. En tout cas, je suis frappé de voir à quel point tant de mes compatriotes semblent dépassés par les événements, au point de ne pas même prononcer une phrase au sujet de l’invasion de l’Ukraine que le maître du Kremlin a décidée. Attention : quand on est Français, on a pas le droit – me semble-t-il – d’ignorer ce qui se passe actuellement. C’est un peu ou même beaucoup l’avenir du monde qui se joue à quelques centaines de kilomètres de Paris.

Les guerres, pourtant, où qu’elles se jouent, ce sont toujours le pire de ce que peut produire une civilisation. Soudain, les prises de bec sur les plateaux de télévision entre les candidats à la présidentielle semblent être futiles alors que le sang (déjà plusieurs dizaines de morts, semble-t-il) risque de couler massivement sur notre continent. C’est le triste sort qui semble promis aux dictateurs : la folie, en mode démence, semble les frapper après qu’ils aient frayé avec la folie des grandeurs.

Vladimir Poutine est en train de mourir, dans le meilleur des cas, sous nos yeux. Il est bien évidemment de l’honneur de la France d’essayer d’amoindrir ce conflit ou même d’y prendre part sous une forme ou une autre… en fournissant aux troupes du président Volodymyr Zelensky du matériel de guerre et du carburant. Personnellement, j’aimerais savoir si cette agression de la Russie contre l’Ukraine n’est pas un moyen pour le dictateur de détourner l’attention de son opinion publique de la déliquescence économique de son pays qui a vu si grand à maints points de vue. On décrivait Poutine comme l’homme fort de la Russie, mais quand on l’observe attentivement en train de faire des déclarations relevant de la propagande dans son bunker, on décèle un regard froid, cruel, et même tétanisé (par sa propre folie ?)

En tout cas, cela m’a rassuré : il y avait beaucoup de citoyens sur la place de la République (photos ©2022 Y.L.H), avec une nuée de drapeaux mi jaunes mi bleu (« Le bleu du ciel, le jaune des champs de blé », m’a expliqué une Ukrainienne. On peut aimer ou apprécier Bernard-Henry Lévy mais – lors d’une allocution sur la place de la République – il a estimé que le président Zelensky, “qu’on prenait pour un Gavroche (…) défend les valeurs de l’Europe, une Europe fatiguée, dans les rues de Kiev (…)”. On ne peut qu’admettre le bien fondé de tels propos.

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Artiste et journaliste bénévole, l’auteur vit dans une ville de banlieue proche de Paris et a fondé un journal numérique, « Franc-Parler ». En hommage au courage des Ukrainiens, quelques-unes des photos ci-jointes seront publiées dans le “Franc-Parler” appelé à paraître dans une dizaine de jours.

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