Depuis le début de la pandémie de Covid, les utilisateurs du réseau social de Mark Zuckerberg sont nombreux à connaître la censure. Le National Pulse révèle que, parmi les partenaires du géant bleu dans la lutte contre la “désinformation”, on trouve notamment l’industrie pharmaceutique la plus en vue de ces dernières années.
PAR AMÈLE DEBEY, L’IMPERTINENT
Début février 2021, Facebook annonçait avoir durci ses règles de modération contre les fake news, afin de soutenir les campagnes de vaccination. Ces renforcements – qui s’appliquent également à Instagram – sont toujours en cours et consistent à supprimer toute information qui mettrait en doute l’innocuité des vaccins.
Les utilisateurs du réseau social sont nombreux à avoir subi des représailles après avoir partagé des contenus jugés «contraires aux règles de la communauté». Celles-ci se matérialisent sous la forme de blocage ou de suppression des publications, de bannissement pour une période donnée, jusqu’à l’exil définitif de la plateforme.
Pour s’aider dans cette tâche, Facebook a conclut des partenariats avec plusieurs organismes censés assurer un fact-checking, dont l’International Center for Journalists (ICFJ). Comme le rapporte le National Pulse, ce dernier est notamment sponsorisé par… Pfizer.
La relation financière de l’ICFJ avec Pfizer remonte au moins à 2008, lorsque le centre s’est associé à la firme pharmaceutique pour un «atelier de formation sur la couverture journalistique des questions de santé» dans toute l’Amérique latine. Pfizer était alors l’unique sponsor de l’atelier, qui contenait également des reportages sur les «maladies cardiovasculaires».
«Les liens financiers découverts entre Pfizer et l’opération de vérification des faits de Facebook font suite à d’autres conflits d’intérêts entre le géant pharmaceutique et des organes d’information, dont Reuters», rapportent nos confrères.
En Suisse aussi, des liens entre médias et industries pharmaceutiques existent. Le Temps et Heidi.news appartiennent désormais à la fondation Aventinus. Laquelle est notamment financée par la fondation Jan Michalski «pilotée par l’éditrice Vera Michalski-Hoffmann qui est aussi une des héritières des fondateurs de la pharma Roche», écrivait l’Agefi en novembre 2020. Quant aux liens de la NZZ avec Novartis, celle-ci se refuse à commenter.