Kunstmuseum Basel – Picasso – El Greco
C’est la mode, depuis un certain temps déjà – dans cette volonté, toujours, de chercher de nouvelles approches en art, plutôt que d’approfondir un thème bien précis -, de faire, particulièrement en peinture, des rapprochements quelque peu hasardeux ou tirés par les cheveux.
Ce ne sont pas les dessins de Picasso de 1899 -1901, présentés dans la 1ère salle de l’exposition, faisant ‘allusion’ à El Greco, qui peuvent, à mon humble avis, justifier à eux seuls ce compagnonnage.
On a trop le sentiment, en parcourant les salles, d’un accrochage artificiel !
Que vient faire, par exemple, le voisinage du très beau portrait dessiné de son marchand Daniel Henry Kahnweiler (1884-1979) avec la toile de St Joseph d’El Greco ? Et ce n’est qu’ exemple parmi d’autres !
Il n’en reste pas moins que deux extraordinaires toiles valent à elles seules le déplacement:
La dame à l’hermine (image ci-dessous) de 1580/88 de Alonso Sánchez Coello, venant de Glasgow et Paysage d’hiver – Vallauris du 22 décembre 1950 de Picasso, venant de New-York.
Je suis d’avis que le portrait de cette superbe femme est à la hauteur de la Joconde et dépasse, largement, en intensité psychologique, le célèbre portrait de Mme Canals de Picasso qui lui est voisin.
Une anecdote :
On ne peut plus, malheureusement, visiter le château de Vauvenargues – et c’est bien dommage car ‘l’endroit’ est magnifique – où Picasso est enterré, dans le parc, avec sa femme Jacqueline.
Lorsqu’il acheta celui-là en septembre 1958, Picasso téléphona à D. H. Kahnweiler pour lui dire qu’il avait acheté la montagne St Victoire. Surpris, celui-ci de demander : avez-vous acheté un Cézanne ? Non, non lui rétorqua Picasso, j’ai acquis la montagne St Victoire !
Ce château remonte aux comtes de Provence et au roi René ; et chose extraordinaire et probablement unique, cette GIGANTESQUE propriété, dont toute la face nord de la montagne St Victoire fait partie, est restée depuis 1474 d’un seul tenant.
Exceptionnel duo El Greco – Picasso au Kunst Museum Basel. Ces deux peintres de génie
sont confrontés à leur propre technique et à l’imagination du moins en ce qui concerne Picasso.
A voir ou revoir en cet Eté 2022. C’est un but de petit voyage en train ou voiture très satisfaisant et enrichissant.