Circulez, y a rien à boire? (1) La plus importante pollution de l’eau est le chlore


Officiellement, tout va bien. La potabilité est une chance à l’échelle de la planète alors de quoi nous plaignons-nous ? Bon, il y a bien de temps à autre quelques alertes à la pollution agricole mais, globalement, la Suisse se targue d’avoir quasiment la meilleure qualité d’eau au monde et les techniciens les plus compétents, merci à eux. Circulez, y a rien à boire ? A y regarder d’un peu plus près, les scandales de l’eau sont pourtant légion en Suisse, constate Benoît Saint Girons, consultant en Solutions Ecologiques, auteur du livre « La qualité de l’eau » paru aux Editions Médicis en 2020. L’article que nous publions est le premier d’une série de huit.

PAR BENOÎT SAINT GIRONS

« Grosse pollution au chlorothalonil dans les eaux souterraines suisses » titrait la RTS en mai 2020. Les eaux en Suisse sont, comme dans tout pays soumis aux lobbies industriels, polluées par des résidus de pesticides et de médicaments. Cela fait ponctuellement l’objet d’émissions et de débats… ce qui évite de parler du plus important polluant de l’eau à savoir le chlore.

Le chlore, outre son odeur de Javel désagréable, est un biocide toxique, perturbateur endocrinien qui altère ou détruit la flore intestinale, crée des maux de ventre, nuit à l’assimilation des nutriments, endommage le système enzymatique, affaiblit le système immunitaire et produit des dérivés cancérigènes.1 Oxydant majeur, il irrite et assèche… ne permet pas une bonne hydratation… entraîne ainsi des problèmes de peau (qui ne viennent donc pas du calcaire !) et des pathologies à moyen terme.

Pourquoi cette omerta sur ce polluant de base ? Mais parce que le chlore fait partie – avec l’ozone ou l’aluminium neurotoxique – du traitement officiel de l’eau ! Et ce qui est autorisé ne saurait évidemment être mauvais en soi, n’est-ce pas ?

Les thuriféraires de l’eau du réseau rétorqueront que le chlore est indispensable pour assurer la qualité bactériologique de l’eau et éviter le retour du choléra en Suisse… Dans les faits, le chlore est surtout le traitement qui revient le moins cher et de nombreuses municipalités arrivent à s’en passer, y compris de grandes villes comme Zurich !2

En outre, le problème n’est pas tant le chlore utilisé en amont que sa consommation en aval par les citoyens, sans qu’ils soient le moins du monde avertis de sa dangerosité à moyen terme, faisant croire à une eau de qualité irréprochable. Laisser le chlore s’évaporer dans une bouteille au réfrigérateur n’est évidemment pas un conseil sérieux… d’autant qu’il est déconseillé de boire de l’eau froide.

Que conviendrait-il de faire ? A défaut d’obtenir rapidement des régies ou des pouvoirs publics l’abandon de cette substance à l’échelon national, il n’y a que deux solutions : consommer de l’eau en bouteille ou filtrer son eau du réseau.

La première solution ne peut être recommandable compte tenu des problèmes spécifiques des eaux minérales (nous y reviendrons), de la pollution plastique et du budget requis. Reste donc la filtration, sachant que toute approche à base de charbon actif fera le travail par adsorption. Il conviendra par contre de changer régulièrement les filtres et de se méfier des réservoirs : une eau dépourvue de chlore ou d’énergie (nous y reviendrons également) développe à température ambiante les bactéries !

Avec une filtration et une dynamisation adéquates, on retrouve une eau bio-compatible et donc le plaisir de boire, sans plastique et sans risques ! Quant au respect de la peau, un simple changement de pommeau de douche3 permet de constater la fin des irritations et donc l’abandon des crèmes hydratantes ! Qui a dit qu’il était compliqué de préserver sa santé ou la planète ?

1 Chloroforme, trichloréthylène ou chloramine : les dérivés chlorés ou trihalométhanes (THM) sont classés cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS. Egalement utilisé, le dioxyde de chlore (CIO2), gaz très oxydant, présente l’avantage de ne pas produire de chlorophénols.

2 Aux Pays-Bas, des villes comme Rotterdam ou Amsterdam distribuent de l’eau sans chlore depuis une vingtaine d’années. En France, le Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF), qui distribue l’eau potable pour 4,6 millions d’usagers en Ile-de-France, a pour ambition de s’orienter vers une eau sans chlore. A Zurich, il n’y a plus de chloration de l’eau du réseau depuis 1993 sur deux stations d’eau de surface, à quelques exceptions près.

3 Au profit d’un pommeau de douche géo-thermale avec billes de tourmaline et de germanium pour une douceur de l’eau immédiatement perceptible.

Photo DR

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Un commentaire à “Circulez, y a rien à boire? (1) La plus importante pollution de l’eau est le chlore”

  1. Christian Campiche 17 octobre 2022 at 11:36 #

    Qui punit ou sanctionne les auteurs de pollutions? C’est toujours la même histoire: on lit un entrefilet sur cours d’eau dévasté par la chimie dans un journal et on oublie. Qui reparle du rafiot pourri qui coule au large d’Aden, je crois? Il y a déjà des lustres j’avais évoqué le Tribunal international pour les auteurs de catastrophes écologiques majeures. Je me souviens d’un lecteur qui avait trouvé que j’exagérais. Vraiment?

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