La cheffe de l’instruction publique du canton de Fribourg, Sylvie Bonvin-Sansonnens, l’a décidé : pas question de participer à la grève des femmes le 14 juin 2023 pour les étudiants du canton! «La présence aux cours des élèves fribourgeois est obligatoire». Punkt !
Carton rouge pour la politicienne verte ! Un carton malheureusement brandi dans un désert d’informations locales. Complaisante, la presse régionale?
Nantie du pouvoir octroyé par les citoyennes et citoyennes du canton, cette politicienne semble oublier qu’elle doit partiellement son élection à la mobilisation en faveur de l’environnement de la jeunesse. De Sydney à Paris, de Tokyo à Montréal et de Hong Kong à Lausanne et à Fribourg, des élèves avaient séché les cours un beau jour de 2019. Un vendredi !
Des dizaines de milliers de jeunes suisses avaient alors bravé les interdits, les ukases sentencieusement prononcés par de nombreux recteurs d’écoles ou de lycées, et même, même, de directeurs cantonaux de l’instruction publique. Ainsi François Piccand, chef de service de la direction fribourgeoise de l’Instruction publique, regrettait-il à l’époque le moment choisi pour cette grève. Estimant « que la même chose en dehors des cours aurait (eu) un meilleur impact ». Ce Monsieur se trompait. Il faut en effet savoir braver l’autorité lorsque l’urgence est au rouge et que les raisons de la révolte deviennent impérieuses. Sachant que braver l’autorité est toujours plus médiatique qu’un acte inoffensif et gentillet. Pas dérangeant pour un sou.
De toute évidence, le sentiment de la reconnaissance manque également à Madame Bonvin-Sansonnens. Parce que c’est bien cette gigantesque mobilisation de jeunes qui a permis aux citoyens suisses, quelques mois plus tard, de rendre possible la vague verte dans le pays. Favorisant du même coup son élection au Conseil d’Etat fribourgeois en 2021. Sur une liste de la gauche unie, certes, mais surtout en sa qualité de candidate des verts. Avec ce petit plus, non négligeable en période électorale, d’être une femme. Femme et verte. Par les temps qui couraient. Qui courent, encore et toujours !
Pierre Rottet, Fribourg
