L’habit terrestre de notre ami était troué de lourdeur et de souffrance; ses proches serraient les poings pour se tenir à son côté.
Mais, par-dessus cette pesanteur, le son de sa flûte, sa précision de notes, nous apportait son souffle et sa voix entre terre et ciel.
Ainsi toute la musique de sa vie flottait en allégeant l’espace; avec le cadeau de sa route, et sa passion débordante pour donner, nos larmes glissaient sur le sourire de la reconnaissance.
A l’église, c’est sa musique qui nous accueillait sur l’air connu de son enregistrement de Glück, suivi par le jeu de ses élèves; ainsi les notes remplaçaient les paroles.
Ce rendez-vous d’adieu avec la si nombreuse rencontre de ses amis, mus et nourris par la puissante présence de son esprit.
Sur le tracé de notre ami, reprenons donc tous le chemin guidé par l’éclairage de résistance comme lui aux circonstances dictées, de réfléchir avant de suivre, et d’oser, au besoin, faire un pas en arrière.
Rester en cohérence avec soi-même, avec ses propres valeurs; tels les saumons qui remontent avec force les rivières, sans être nommés complotistes!
Certes, les changements bousculent mais c’est grâce à eux qu’on avance vers le mieux, le plus juste pour vivre enfin et ensemble une joie sereine et paisible.
Merci l’ami, ton adieu nous accompagne !
Dominique Olgiati-Des Gouttes, février 2024
