Que se passerait-t-il à la Conférence pour la paix, si soudainement, Cassis était touché par la grâce !? Il avouerait alors les magouilles de Crypto AG avec la NSA, le renseignement américain, à propos des programmes d’avions de combat. Quelque 500 F35 qui coûteront à l’Europe 100 milliards de trop, si on les compare aux Gripen suédois. Cassis avouerait que le processus d’évaluation et le contrat du F35 sont illégaux, tout comme l’est l’éradication du Gripen en 2019. Il affirmerait ensuite que c’est bien plusieurs versions du Gripen que l’Europe devrait fournir à l’Ukraine.
Cassis rappellerait bien sûr que déjà en 2014 l’Ukraine prévoyait de construire à Lviv une ligne d’assemblage de Gripen C/D. Mais Cassis rappellerait également que Saab est un excellent fabricant d’avions radar, dit AWACS, qui sont utilisés par 8 ou 9 pays. Y compris l’Ukraine qui va recevoir les anciens Erieye suédois, alors que son nouveau GlobalEye en est la troisième génération. Cassis préciserait que les couples Erieye Gripen et GlobalEye Gripen sont la seule bonne solution. Et bien sûr, Cassis conclurait le sujet des forces aériennes ukrainiennes, en rappelant que le Royaume-Uni a réalisé un accord avec la Suède le 13 octobre 2023 pour aider Saab à vendre des Gripen E/F mais que seule la pression des partenaires occidentaux de Kiev a empêché la livraison à l’Ukraine d’avions de combat Gripen au profit du F-16, en dépit d’un autre accord de sécurité de 10 ans avec Kiev, conclu le 12 janvier 2024.
« Les autres pays qui font partie de la coalition [F-16 pour l’Ukraine] nous ont exhortés à attendre avec le Gripen », a déclaré en effet Pål Jonson le 28 mai, ministre suédois de la Défense, à l’agence de presse TT, après avoir évoqué des « discussions intensives » avec ces Etats. Propos publiés par Laurent Lagneau le 28 mai sur le site opex 360, dans l’article intitulé « Le F-16 étant prioritaire, la Suède suspend son projet de fournir des avions de combat Gripen à l’Ukraine ».
Si Cassis évoquait ces faits au Bürgenstock, la Suisse serait alors dans le respect de la démocratie et de ses engagements auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies, du CICR et de l’ONU.
Cassis va nous faire une belle démonstration de greenwashing démocratique, afin que certaines industries de l’armement européennes et américaines continuent de pouvoir soumettre des décisions militaires, en dehors de toutes considérations morales, légales et démocratiques. Et Cassis pourra le faire avec la bénédiction du Conseil fédéral, des médias, des politiciens de tous les partis, ainsi que du GSSA et des militants de tous bords. Mais comme est belle la démocratie Suisse, on a vraiment de la chance !
On devrait leur donner le Prix Nobel de la Paix à Cassis et à Amherd, vous ne trouvez pas ?!
Bertil Rouiller, expert indépendant en aéronautique, La Chaux-de-Fonds