Partout où il est projeté dans des cinémas de France et de Navarre, le film « Les Survivantes » de Pierre Barnérias fait salle comble. Aucune chance de voir ce documentaire dans un multiplex, et pour cause: le thème est tabou. En plus, Barnérias passe pour un complotiste sur wikipedia. La tare. Et pourtant, difficile de sortir indemne du visionnement. A visage découvert, plusieurs femmes évoquent leur expérience dans des réseaux pédophiles où règnent la torture et la mort sous couvert d’occultisme. Un exercice apparemment très prisé dans certaines cercles proches du pouvoir. En attendant sa diffusion dans deux autres localités vaudoises et deux villes valaisannes, le film a été projeté vendredi 26 juillet 2024 au cinéma Astor de Vevey, lieu mythique de la Riviera. Protagonistes du débat qui a suivi la projection, trois survivantes ont été saluées par une standing ovation.
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Progressiste ou sataniste, la « Cène » aux drag-queens? Le spectacle offert à l’ouverture des JO de Paris crée la polémique. Et le service public s’engouffre avec délices dans la brèche. La crise Covid l’a rodé à l’amalgame: les contempteurs bigots se recrutent dans les milieux de droite où les rejoignent les cathos. Vous voulez discréditer un mouvement? Collez-le aux extrêmes. Ils ne peuvent qu’avoir tort, ces réacs! Le problème est que l’on peut être vieux et con et avoir adoré la cérémonie des bords de Seine. Comme l’on peut être ado woke et HPI et l’avoir détestée. Les seuls à ne pas faire preuve d’ouverture d’esprit sont les manipulateurs de la pensée.
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Joe Biden renonce à briguer un nouveau mandat mais le président américain a-t-il vraiment signé la lettre qui annonce son retrait, bouleversant le scénario des prochaines élections? Une analyse de sa signature prouverait le contraire. Dans le quotidien britannique Daily Mail, l’influent homme d’affaires républicain Bill Ackman donne du crédit à la théorie selon laquelle Biden ne serait que l’otage d’une mise en scène savamment orchestrée par les instances démocrates. Un zombie cacochyme à la tête de la première puissance militaire mondiale quand s’apprêtent à voler les bombes sur le Liban? Vivement le passage du témoin!
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Traités comme de la chair à canon! Pour avoir publié une enquête où il décrit le calvaire de milliers de soldats ukrainiens amputés du bras ou de la jambe, le reporter allemand Patrik Baab est considéré comme un pestiféré par ses pairs. De surcroît, deux universités où il enseigne le journalisme lui ont coupé les vivres. Peine perdue. Dans un article relayé par le pure player alémanique infosperber, Baab persiste et signe: « Alors que les hommes ukrainiens ne veulent qu’une chose, la paix, les scribouillards des rédactions ne parlent que de livraisons d’armes et militent pour une prolongation des hostilités ». Message reçu cinq sur cinq dans le courrier des lecteurs. Celui-ci, par exemple: « Depuis le Corona, je ne lis plus les grands journaux, je n’écoute plus les débats à la télévision, ils disent tous la même chose ».
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– Flatte-moi, fidèle Caïus, as-tu lu les derniers vers de Virgile? Il écrit que je suis le maître du monde.
– Tu l’es, noble Vizir. À tes pieds, l’empire défile. Les rois se bousculent pour participer aux orgies du palais.
– Oui mais Horace vient de sortir de son côté l’anti-ode à mes dépens. Il m’accuse de maltraiter des personnages de ma cour. La divine Gaia s’est alliée à Pauline pour cracher du sucre sur moi. Le préteur Aurèle a ouvert une enquête. Si elle aboutit, je suis dans de beaux draps.
– C’est le cas de le dire, noble Vizir, toi dont les draps de soie rose accueillent les naïades les plus voluptueuses, les éphèbes aux chants les plus mélodieux. Ton succès crée des jaloux. Mais n’aie crainte. Aris, le roi des Tisuisses, veille au grain. En cas de pépin, tu peux compter sur lui.
– Aris ne me sauvera pas de la disgrâce. Je ne suis plus utile au généralissime des Angles. Désormais, la guerre se fait sans fard ni toilettage de décrets. Le peuple suit les consignes du dictateur comme un caneton suit la cane. Appelle-moi Virgile, sait-il au moins qu’il diffuse des sornettes?
– On croit que ce que l’on veut croire, Démosthène dixit. Tu as fait longtemps illusion, décati Vizir. L’oubli t’attend mais Virgile survivra. Comme d’autres ont survécu avant lui.
Christian Campiche
Merci de nous faire lire Virgile, plus vrai que nos médias