Le nucléaire, rigolons-en un bon coup. Ou plutôt pleurons de chaudes larmes sur la versatilité du genre humain. En 2017, la population suisse approuve en votation la loi sur l’énergie. Elle signifie que, de facto, la construction de centrales nucléaires se voit interdite. Septembre 2024, les dominicaux du groupe zurichois Tamedia publient les résultats d’un sondage: “Une majorité de Suisses serait favorable à la construction de nouvelles centrales”. Oubliés, Tchernobyl et Fukushima! Oui, repartons vers l’avenir radieux promis par l’atome! Des projets de tours nucléaires par-ci par-là dans le monde entier, une quarantaine dans le seul paradis chinois. Lequel en compte déjà 56 en activité. Les banquiers internationaux seraient tout chauds, c’est vous dire! Leur engagement, formulé tout récemment? “Tripler la capacité nucléaire mondiale d’ici à 2050”! Dans le journal “Sortir du nucléaire“, Philippe de Rougemont, secrétaire général de l’association éditrice éponyme, remet l’église au milieu du village genevois. Il rappelle qu’en son article 69, la constitution genevoise oblige les autorités à s’engager contre le nucléaire. Et appelle dans la foulée à signer la pétition “Démasquons l’initiative Black-out“. Avec cet argument qui témoigne d’un art consommé de l’à-propos: “Le lobby nucléaire a trompé la population pour obtenir des signatures. Ces usines sont si impopulaires que le lobby doit mentir et payer pour récolter des signatures”.
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Sommes-nous à la veille d’un effondrement du système de santé suisse? Depuis deux ans, Pricewaterhousecoopers, PwC pour les intimes, tire la sonnette s’alarme. L’auditeur fait état d’un sous-financement chronique dans un nombre croissant d’hôpitaux. La situation serait carrément critique mais les médias n’en font pas leur une. Le soussigné a repéré l’information dans une brève… Gageons malgré tout que cela doit grenouiller sec dans les états-majors cantonaux chargés du dossier. Des plans de sauvetage impliqueraient l’intervention du contribuable à hauteur d’un milliard de francs par an! Un souci de plus pour Mme Baume-Schneider. Désavouée deux fois par les urnes, la ministre de la Santé doit remercier Alain Berset et se demander ce qu’elle est venue faire dans cette galère. Seul motif de satisfaction dont on doute fort qu’il lui mette du… baume au cœur: les hôpitaux psychiatriques marchent du tonnerre.
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Que se passe-t-il en Allemagne? La locomotive de l’Europe est à la peine, comme si le formidable élan nourri par le plan Marshall au lendemain de la guerre était soudainement cassé. L’extrême droite convoite la place de premier parti dans de nombreux Länder, les immigrés ne sont plus les bienvenus. L’engagement aux côtés de l’Ukraine dans le conflit qui oppose ce pays à la Russie donne l’impression que la seule industrie qui tourne encore à plein régime est celle de l’armement. Dernier épisode en date témoignant du déclin de la première puissance économique du vieux continent: la grande banque italienne Unicredit est sur les rangs pour racheter l’établissement Commerzbank, dont l’Etat allemand est le premier actionnaire depuis le krach de 2008. Alors que de son côté, Deutsche Bank, l’autre géant bancaire, donne aussi des signes d’essoufflement marqué. Mais ce n’est pas tout! Selon un classement de l’expert aérien Flightright, Lufthansa fait partie des pires compagnies aériennes d’Europe en matière de ponctualité. Et Swiss, filiale de Lufthansa, aussi, dans la foulée. On ne consolera jamais de la mort de Swissair.
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Soutien inconditionnel des démocrates, le financier new-yorkais George Soros a obtenu le feu vert pour le rachat des 230 radios appartenant à l’entité en dépôt de bilan Audacy, deuxième groupe de radiodiffusion et de podcasts des Etats-Unis, revendiquant une audience de 170 millions d’auditeurs. Le clan de Kamala Harris fait déjà le signe de la victoire et les quelque 5000 employés d’Audacy respirent. On espère seulement pour eux que Donald Trump ne gagnera pas l’élection présidentielle car on ne donne pas cher du maintien de leur emploi, dans une telle éventualité.
Christian Campiche
A propos de l’effondrement du système de santé suisse: les soins de base, un colosse aux pieds d’argile?
Le coût des cadeaux mis sur l’arbre de Noël: scannons le problème puis hospitalisons-le!
Le tronc commun gangréné va s’effondrer sous le poids, et j’en ai eu vent, de génies alizés.
Des primes? Et de la santé mentale, quoi de neuf docteur?
S’en occuper peut coûter très cher, et avec coût-rage.
Pleurons le colosse aux pieds d’argile qui depuis plus de trente ans attend de s’effondrer, comme scie de-rien n’était.
A la santé du Père Noël dès-capité en vin par le Père fouette-Art!