16 ans de publication, 9 romans à succès et un livre d’art où Laurent Gounelle commente sa galerie d’œuvres rêvées, l’auteur n’a pas chômé et je lui dois un mea culpa pour l’avoir perçu comme trop simpliste et presque naïf. S’il m’aura fallu du temps pour percevoir ma bévue qui ignorait ses premières productions, je fais amende honorable et tire mon chapeau à ce sage qui, du fond de la Bretagne, éblouit le monde avec sa vulgarisation psychologique appliquée.
« Décider, c’est assumer sa liberté. Souvent, quand on évite de choisir, ou, quand on s’en remet à des applis qui vont nous conseiller, il y a la peur de prendre une mauvaise décision, donc la peur de l’échec. Pourtant, l’échec est, paradoxalement, quelque chose de précieux dans la vie, parce qu’il nous donne l’occasion d’évoluer et de nous réinventer » dit l’auteur de ce roman initiatique qui donne envie de décider, jouir de toute liberté, se réapproprier sa vie !
Dystopie orwellienne
On est en pleine dystopie orwellienne à la 1984. Gouverner, c’est piloter le cheptel avec des chiens de bergers qui collectent nos données personnelles et influencent comme ils veulent. Le mouton de Panurge, merci Rabelais de l’avoir créé, s’est généralisé à l’humanité entière. Didactique dans le 1er tiers du livre, Gounelle nous laisse haleter au 2ème avant de captiver son audience dans le 3ème et nous permettre de dévoiler l’horreur de notre monde actuel !
Il s’agit nullement de complotisme à l’encontre des dirigeants politiques et économiques car il s’appuie sur des faits précis, des études détaillées, des rapports d’experts tout en habillant le roman d’un vernis qui pourrait nous embrumer ! Non, c’est bien le Great Reset de Davos que nous devinons derrière la machination de ceux qui ont forcé à l’exil les parias d’un système de contrôle par applis ultra-personnalisées, tout cela pour le soi-disant bien-être du peuple…
Les réguliers, restés fidèles à l’assistanat à outrance, sont des zombies hyperconnectés qui, revenu universel aidant, sont devenus des imbéciles heureux, contrôlés à outrance, y c. via des formes de surveillance intrusives, comme on en connaît, tout cela pour leur ‘bien-être’ ! Haha, belle aubaine, euthanasie généralisée si besoin comme dans le film Soylent Green en 1973 ; finalement, 50 ans plus tard et 75 après la publication de 1984, y est-on enfin arrivé ?
Oser mettre les pieds dans le plat
Effrayant ! L’homme augmenté est la terminologie utilisée pour embellir les technologies qui améliorent ses capacités et visent principalement à améliorer performances, santé et qualité de vie ; est-il heureux pour autant ? Sans renier le progrès, on a renié l’humain dans celui-ci sauf d’en faire des bêtes de cirque qui sont poussés à l’extrême. On peut comprendre l’exil du ‘régulier’ dans le film de 1995, « Le bonheur est dans le pré »! Pourquoi pas un juste milieu ?
Pourquoi cet acharnement à créer des polarités extrêmes, des oppositions maléfiques, des extrémismes dangereux ? Gounelle ouvre son roman sur une citation de Charles Pépin, un autre auteur à succès en psychologie : « il faut que le Mal existe et vienne menacer le Bien pour que le Bien s’érige comme tel et se manifeste dans toute sa beauté » ! Heureusement, il y en a qui osent mettre les pieds dans le plat sur la domination des tyrans technologiques.
Pèlerins d’espérance, merci!
La vie est bien faite et l’on peut rester optimiste car, là où la technologie nous a fait courber l’échine sur nos smartphones, l’écologie nous a rappelé de regarder le ciel et s’émerveiller du bien commun qui nous entoure. Quant à la spiritualité renaissante qui fait vaciller, certes, les institutions religieuses, elle redonne de l’espérance aux jeunes en quête de sens. Ne se souvient-on pas de tous ces gamins désespérés, car isolés chez eux, pendant la COVID ?
Gounelle, Pépin et al donnent du grain à moudre à tous ces pèlerins d’espérance et nous les en remercions car ils donnent envie de rapprocher les opposés plutôt que de jouer le jeu des dirigeants qui n’ont cesse de nous engager les uns contre les autres. Citoyens du monde, unissons-nous pour le bien commun mais n’oublions pas qu’il faut d’abord travailler sur sa patrie, son for, son enfant, tous intérieurs, et recréer notre propre paix, avec amour et joie !
©Martin de Waziers