Durée : 47 min
Avec sous-titres français
Je n’ai de cesse de dénicher des documentaires de valeur afin de satisfaire aux hautes exigences des amis d’Infoméduse.
Eh bien, voici une perle qui m’a ému jusqu’ aux larmes !
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Ume grande Dame
« Avant, les prix des marchandises étaient les mêmes, mais, maintenant, il n’y a pas d’ordre. » !!!
« Le pain sacré a craqué, oh oh. »
J’ai pensé à mes deux grands-mères qui furent, à leur manière, des femmes très louables et qui devinrent très âgées.
Lorsque j’avais 11 ans, en 1961, ma mère, devenue très urbaine, me mit, paradoxalement, en pension chez une famille paysanne, les Mestral, à Gingins, ‘au pied’ de la Dôle – avant d’y monter.
Non seulement j’y ai suivi, un temps, ma scolarité à l’école du village, mais pour mon plus grand plaisir, je participais, comme il se doit, dans la mesure de mes moyens physiques, aux travaux des champs et à la vie de la ferme.
Je m’initiais, à l’ancienne, à la récolte du foin à la fourche – quelle délicieuse odeur et sueur.
L’écrivain Gustave Roud en a fait de superbes photos.
Je me souviens, avec vivacité, de la moissoneuse-batteuse liant les gerbes de blé.
J’avais été autorisé à faire avancer un vieux tracteur Hürlimann lors de récoltes à même la terre.
Je me souviens encore, avec bonheur, d’avoir accompagné Mr Mestral, avant le crépuscule, pour faucher l’herbe fraîche, à la senteur inoubliable, à offrir aux vaches.
J’allais, muni d’un très grand sac en papier, en forêt, récolter de petites pives en vue d’allumer le feu dans l’âtre – quel bonheur inextinguible ce fut !
Au petit-déjeuner, j’ai dû apprendre à manger de la semoule.
J’ai découvert, avec stupéfaction, la délicieuse soupe aux orties.
J’allais, à vélo, amener, à la laiterie du village, avec un petit char, les boilles à lait, récolté manuellement des pis des vaches.
Je garde ce souvenir extraordinaire du grand congélateur collectif.
J’ai assisté, émerveillé, à la naissance de petits veaux.
J’ai participé à la journée du cochon ; de sa mise à mort à la confection de saucisses et d’éléments de viande, lesquels le constituaient – se terminant, naturellement, par un repas festif.
J’ai encore le souvenir cuisant d’avoir pris une baffe monumentale, ayant présumé de mes forces du haut de mes 11 ans, à vouloir, à l’aide d’une corde et de poulies, soulever un char vide – afin de le placer, en hauteur, sur une plateforme de la grange – et qui retomba, à mon grand désespoir, avec un immense fracas.
Il y avait une toilette dans la ferme, et du jour où on y commenca des travaux, on dut se rendre sur le tas de fumier pour s’y soulager.
Que de souvenirs olfactifs – l’odeur du purin ne m’a jamais dérangé.
Ce fut, sans hésitation, une des plus belles années de ma vie ; et, certainement, pour l’enfant que j’étais, la plus extraordinaire.
Si ma mère ne m’eut pas cherché à l’issue de ce séjour, je n’aurais aucunement protesté !
J’ai toujours eu, depuis, et pour m’y être frotté, le plus grand respect pour le monde paysan et la situation désastreuse dans laquelle il se trouve actuellement dans le monde.
Puissions-nous être vivement conscients de cela !