…et il s’appelle Benjamin Ferré, vainqueur des IMOCA à dérive qui ont fait le tour du monde en solitaire, en appareillant le 10 novembre 2024 ! Il l’aura bouclé en moins de 85 jours, pas loin des 80 jours autour du monde de Jules Verne, qui était son rêve ou du vainqueur, il y a quatre ans ! Essayez d’imaginer tirer des bords sur 24.000 miles nautiques (38400km), aller par le Cap de Bonne Espérance, les glaces de l’Antarctique et le Cap Horn pour remonter !
Le Vendée Globe, aussi connu comme l’Everest des mers, tellement cette course est d’une complexité sans pareille, est une solitaire à voile, autour du monde, sans escale ni aucune forme d’assistance rapprochée, qui oppose des monocoques. Ces voiliers sont d’une classe particulière : IMOCA (International Monohull Class Association) de 60 pieds. Départ et arrivée ont lieu aux Sables-d’Olonne en Vendée. Philippe Jeantot l’a créée en 1989 !
L’hommage du senior à Benjamin
Depuis 4 ans, à l’arrivée de la précédente course, Jean Le Cam, doyen et à sa 6ème cette fois-ci, décide de faire de Benjamin son dauphin et lui mentor, sans interruption depuis. Bel hommage au senior qui a su choisir le benjamin, qui porte bien son nom, et croire qu’en ce temps précieux, l’élève pourrait dépasser le maître ! J’écris cet article en hommage aussi à Benjamin que je vois arriver sur la ligne, à l’instant, sur YouTube : 84jrs, 23h, 19mn, 39sec.
Monnoyeur, le sponsor principal de Benjamin a accompagné au plus près les plus grands événements du 20ème siècle, depuis sa création en 1906. Indépendant, original et agile, le groupe familial s’appuie aujourd’hui sur son héritage pour accélérer son développement international et devenir un groupe fournissant des services B2B à la construction, l’industrie et l’agriculture. Duo for a Job, mentorat intergénérationnel et interculturel, en 2nd sponsor !
‘Benjamin envoie le pépin’, le logo attaché à cette aventure, n’est pas ce que l’on pense, mais le spinnaker, une voile importante pour assurer de beaux bords, car il faut en tirer sur cette distance. Et il n’y a pas qu’une voile mais une complexité d’entre elles pour toutes les conditions que l’on peut rencontrer sur 3 mois, 3 mois où le boréal hiberne, l’austral vit son été mais ne croyez pas qu’il fasse chaud pour autant car on se rapproche de l’Antarctique !
L’eau, l’air et son vent, et le soleil brillant
Quel courage, quel cœur à l’ouvrage comme j’aime l’appeler, il faut avoir pour surmonter les épreuves qui se succèdent, que ce soit les mers rugissantes, le Pot-Au-Noir avec ses zones de calme ou au contraire ses grains violents, les avaries diverses, le matériel à réparer sans oublier le confort d’un habitacle spartiate. Voileux, certes, mais aussi mécanicien, les mains dans le cambouis par moments ou prêtes à recoudre une voile déchirée… Imaginez sa vie !
Malouin d’origine, il avait tout pour aller à la conquête des océans, mais il a démarré assez tard finalement avec son premier exploit, la mini-transat en 2019. Un défi qui suivait celui de son tour du monde à pied et en stop en 2012 : « Moi, mon ADN c’est l’aventure, la liberté et la légèreté », aime à dire notre champion. L’atypique aventurier a appris à vitesse grand V à maîtriser les trois autres éléments, après la terre : l’eau, l’air et son vent, et le soleil brillant !
Le petit cadeau surprise de Zizou
Mais, au-delà des bruits typiques de la navigation, il a aussi maîtrisé le silence des mers d’huile et la sérénité de l’horizon. Cependant, il y a aussi « Noël seul en mer » avec un petit cadeau surprise de Zizou pour soulager la tristesse de l’éloignement des proches. Le monde moderne ne le laisse pas seul grâce aux enregistrements, contacts de l’équipe terrestre qui l’accompagne, mais aussi des autres navigateurs à vue ou son mentor veillant au grain !
Energie, état d’esprit et équilibre, body, mind and soul, ces deux triades, tu les entretiens à merveille, Benjamin ! Je t’ai suivi, jour après jour, nuit après nuit, pour qu’au réveil, je sente le besoin de me précipiter sur ta carto, tes editos, ton IMAGO, à l’image de tout ce que tu as su créer sur ces 34 ans de vie riche et généreuse. Si tu as loupé la chandeleur d’hier, elle t’a attendu pour te préparer tes crêpes bretonnes et célébrer ce beau succès que tu as réalisé !
©Martin de Waziers