La Syrie connaît les affrontements les plus meurtriers depuis le changement de pouvoir il y a trois mois. Selon les informations de l’Observatoire syrien des droits humains, plus de 1 300 personnes ont été massacrées dans la région côtière. Parmi elles, 830 au moins appartenaient à la minorité alaouite dont le dictateur déchu Bachar al-Assad est également membre. Des observateurs reprochent aux forces de sécurité proches du gouvernement de s’être rendues coupables de massacres. Après avoir visionné de récentes vidéos, le politologue russe Nikolaï Mitrochine craint une hécatombe, comme il l’écrit sur sa chaîne Facebook :
C’est un génocide qui se prépare. … Il existe déjà plus de 30 vidéos d’exécutions. Sur certaines d’entre elles, on voit des fosses communes fraîchement creusées (ou plutôt des tranchées) conçues pour être le réceptacle de centaines de corps, et qui n’en contiennent pour l’heure que quelques uns. La communauté internationale doit intervenir sans délai, faute de quoi il sera trop tard.
Il est très étonnant (…vraiment étonnant?) que l’Europe se soit empressée d’envoyer vers le nouveau gouvernement syrien des ministres des affaires étrangères – Barrot pour la France et l’écologiste Annalena Baerbock pour l’Allemagne, suivis d’Antonio Tajani pour l’Italie – serrer la main du djihadiste en costume Ahmed al-Chanaa et de son ministre des Affaires étrangère Assad Hassan el-Chibani, malgré les avertissements.
Il a été signalé qu’Ahmed al-Chanaa dit al-Joulani (son nom de guerre) s’est refusé de toucher la main de Annalena Baerbock… Parce qu’elle représente le parti écologiste ou parce que c’est une femme ?
Une fois de plus, l’Europe se ridiculise. Le discours critique du vice-président des Etats-Unis, J. D. Vance, à la conférence sur la sécurité de Munich à propos d’une Europe qui se trompe constamment d’ennemis semble tragiquement d’actualité !
Un énorme criminel issu des rangs de l’EI a réussi à se hisser à la tête de l’état Syrien. Je ne comprendrai jamais pourquoi le monde politico-médiatique n’a donc plus parlé de ses odieux crimes (mises en scènes vidéo de ses exécutions).
En bref, il suffit de renverser un gouvernement (certes un gouvernement de criminel aussi) pour que les odieux actes commis par cet individu de l’EI soient pardonnés ou oubliés ?
Je me demande ce qu’en pensent les familles des victimes que l’odieux personnage a cruellement décapitées en se mettant en scène.
Oh hypocrisie de nos politiques et médias occidentaux, lesquels nous bassinent jour et nuit de « soi-disant » méfaits du Président américain démocratiquement élu mais qui passent volontiers sur l’énormité de ce qui se joue en Syrie.
Dégoût de cette politique et des médias qui préfèrent chercher la moindre faille chez Trump mais qui passent volontiers sur l’énormité des crimes commis par al-Joulani.
Que n’aurait-on dit si l’Europe avait totalement ignoré le nouveau régime syrien ? La diplomatie, par définition, c’est l’art de se parler et de communiquer en prenant des initiatives. Et tout cela ne se mesure pas sur deux ou trois mois mais sur des années, sur le long terme.
Enfin, la référence au discours de Munich du vice-président américain est plutôt mal choisie avec « l’Europe qui se trompe constamment d’ennemis… » quand on assiste au rapprochement de Trump avec son copain de la place Rouge. Ici encore, l’Histoire jugera car les États-Unis, eux, pour le coup, se trompent d’ami…
Après mon tel avec nos amis d’Alep, il m’informe d’une situation de violence dépassant les forces locales qui s’adressent à des étrangers mercenaires pour massacrer la population de la côte; des civils innocents, non violents, non politisés: chrétiens, alaouites et autres ressortissants.
Le peuple syrien se retrouve devant une violence planifiée dont ils font les frais une nouvelle fois;
Leur avenir est suspendu, leur quotidien est angoissant.