Le site alémanique infosperber publie un long article de Patrik Baab. Ce journaliste qui a travaillé longtemps pour le service public allemand ARD défend la thèse selon laquelle la Russie a attaqué l’Ukraine principalement parce qu’elle ne voulait pas des missiles de l’OTAN à ses frontières. L’objectif de Poutine n’est donc pas de contrôler l’ensemble de l’Ukraine, et encore moins d’enlever les États baltes et la Pologne. La Russie le voudrait sincèrement d’ailleurs, qu’elle n’y parviendrait pas, à écouter le stratège Alexandre Vautravers, cité dans le Matin Dimanche: « L’armée russe de 2022 n’existe plus (…), il faudra des années pour reconstituer un potentiel militaire similaire à celui d’alors ». De quoi se demander, s’il dit vrai, pourquoi le président français Macron prend des accents de pythie reluquée pour appeler son peuple à une mobilisation contre « l’ennemi » russe. Comme si les cosaques étaient aux portes de Paris.
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Macron agite la clochette nucléaire et Poutine le traite de Petit Napoléon. Zelensky se prend pour Churchill, Marine le Pen pour de Gaulle. Fukuyama avait raison: l’Histoire est morte. J’ajouterais: réécrite par Narcisse.
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Pour les Européens, Trump est un dictateur, titre Blick. Et de prendre comme référence un sondage réalisé par un « centre de réflexion » nommé Destin Commun. Ce think tank basé à Londres se prétend « farouchement » indépendant. Vraiment? Un simple regard sur le site de cet institut révèle qu’il est financé par des entités aux mains de George Soros, bailleur de fonds du parti démocrate américain, grand perdant de la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis. Intervenir dans la politique est une chose, prendre conscience de la réalité en est une autre, surtout quand on est un média dont le métier est d’informer, et non de conditionner. Champion de la pirouette, le même Blick se rachète en publiant une interview de Thomas Borer, M. Fonds en déshérence. L’ancien diplomate qui négocia en son temps avec Washington conseille aux Européens de faire preuve de davantage de doigté avec le président américain:
L’indignation ne sert à rien. Nous devons faire face à la réalité: le mauvais temps ne change pas parce qu’on peste contre lui. Trump est l’homme le plus puissant du monde pour les quatre prochaines années, et nous devons faire avec.
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Si vous mordez la main qui vous nourrit, vous serez obligé de lécher la botte qui vous donne un coup de pied. (Proverbe du Niger)
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Donald Trump le martelle depuis le début de son premier mandat en 2017: les pays membres de l’Otan doivent investir 5% de leur PIB dans leur défense. Le voilà enfin écouté, dans le fond. Un bon point pour l’Allemagne qui pourra relancer sa croissance. Mais en appelant au réarmement de l’Europe, les participants au sommet de Bruxelles rendent d’abord service à l’Amérique: ils soulagent le budget de l’OTAN et en plus lui achèteront ses armes. C’est peut-être ce qu’entend Macron quand il évoque le marquis de Lafayette, héros de l’indépendance des Etats-Unis. «Nous avons toujours été là l’un pour l’autre».
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Un général de l’hexagone interrogé par Richard Wehrli dans Blick assène que l’achat du F-35 par l’armée suisse s’avère un très mauvais choix. Dommage que la question ne lui ait pas été posée plus tôt… Remarquez, c’est un militaire français, donc il ne peut que rouler pour le Rafale.
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Journée internationale des droits des femmes, slogans et défilés dans les rues de Suisse. Etonnamment, personne n’a fait allusion à un objet que le parlement vient de traiter par dessous la jambe, la discrimination que subit la génération des femmes nées entre 1961 et 1969 du fait du refus politique de prévoir « le treizième versement pour les suppléments de rentes qu’elles recevront dès 2026 à titre de compensation pour le relèvement de l’âge de la retraite » – ouf, j’y suis arrivé! Les médias n’en font aucun cas, ou presque, pourtant l’affaire est scandaleuse, d’autant que les explications demeurent très lacunaires. C’était le moment de ruer dans les brancards, non?
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Il y a eu plus de morts en France en janvier 2025 qu’au plus fort de la vague Covid. Macron et les médias ne pipent pas mot. Victimes d’une épidémie de mutisme?
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Rodor II, empereur du Métatarse, abhorrait la vie qu’il jugeait létale.
Parce qu’il avait anticipé sa mort
on lui colla une réputation de visionnaire. (Xian)
Christian Campiche