Famille, où es-tu ? Que fais-tu ?

PAR MARTIN DE WAZIERS

Ce titre nous rappelle le texte de notre comptine d’enfance que je modifie volontiers avec le désir, au contraire, de la retrouver ! Promenons-nous dans les bois, pendant qu’l’famille est là, si elle est bien là, elle nous ravira… Mais comme elle n’y’est plus, elle nous manquera ! En Europe, on célèbre la Saint-Valentin en célébrant son ‘amoureux’ ; aux US, on envoie un message à tous ceux que l’on aime, en particulier sa famille, c’est-à-dire tous les intimes !

Belle tradition car le 14 février n’est autre que la fête des Romains appelée les Lupercales, une fête de purification, en l’honneur de Faunus, dieu de la forêt et des troupeaux. La grotte du Lupercal aurait été là où la louve avait allaité Rémus et Romulus, fondateurs de Rome, d’où la fécondité. Mais, mi-février marque surtout le retour de la sève dans les arbres et la sortie de l’hibernation, un moment marquant le printemps, l’énergie retrouvée… l’amour !

Les deux tests du mariage et de l’héritage

Une fête de plus que les chrétiens ont récupéré au 5ème s. pour convertir les païens, un bon marketing, avec la vénération d’un martyr pour bien marquer la sainteté et qu’elle est-elle si ce n’est répandre l’amour inconditionnel. Alors, célébrons-la tout particulièrement en famille, lieu privilégié de cette tendresse partagée par les parents et avec les enfants, mais aussi, si l’on se réfère à l’étymologie, tous ceux qui vivent sous le même toit : solidarité et sécurité !

La meilleure ressource, face aux crises que nous traversons reste la famille, selon les récents sondages qui montrent que 75% des jeunes la plébiscitent. S’il est sûr que ce ne fût pas évident de se retrouver tous sous le même toit lors des confinements de la COVID, la solution était toute trouvée pour éviter l’isolement total et forcé de certains ado en étude. Et puis, il y a les deux tests du mariage et de l’héritage qui secouent parfois les fondations !

L’égoïsme à deux vitesses

Cependant, la fécondité est en berne en Occident… Pourquoi avoir des enfants dans ce monde de permacrise, disent certains, pourquoi s’ennuyer avec une progéniture quand on sait la complication que cela représente dans le monde de l’hyper-modernité qui favorise le paraître, l’hyper-consommation et l’hyper-tout que j’aime traduire autrement : l’y perd tout ! Car avoir des enfants n’est pas nécessairement pour tous ni un ‘sine qua non ́ impératif !

DINKS, telle était l’acronyme des duo de célib dans les années 80-90 : Dual Income No Kids ou 2 salaires mais pas d’enfants ! Depuis, on est resté sur la 1ère partie tout en voulant avoir des enfants sans compter sur les inconvénients puisque l’on va divorcer aussi vite que l’on se sera mariés, tout cela pour la galerie qui vous encourage… L’égoïsme à deux vitesses et les nourrissons laissés pour compte, ballottés d’un foyer à l’autre selon les jugements portés.

Berceau de la vie, école d’amour, lieu de croissance, enrichissement de la société, tout doit encourager le maintien de la famille pour développer des valeurs saines et donner un pilier d’humanisation, de solidarité et d’altérité dans ce monde de brutes. Si l’être humain est un atome, la famille est cellule fondamentale de création, pas seulement pour payer la retraite, comme diraient les sarcastiques, mais pour inventer un monde meilleur, innover pleinement.

Remettre la famille au milieu des débats

Pourquoi les fratries (subdivisions politiques chez les grecs) ou les fraternités (réunions de connivence culturelle, historique ou religieuse) se sont-elles créées ? Pourquoi le co-living a- t-il pris une telle ampleur ces dernières années, comme le logement intergénérationnel ou le rapprochement de malades et bien portants ? L’homme est un animal social et la relation humaine est l’outil principal du bonheur, selon l’étude bien connue d’Harvard, the Good Life.

Alors, revenons à la base, favorisons l’équilibre interne, fixons les constellations familiales, encourageons la solidité, plutôt que de favoriser la simplicité court-terme du rejet complet, au détriment de la santé physique, psychologique et spirituelle de l’individu. Ne serait-il pas temps de remettre la famille au milieu des débats ? Nous n’héritons pas de nos ancêtres, nous ne faisons qu’emprunter la terre à nos enfants, disait St Ex : quelle partie voulez-vous jouer ?

©Martin de Waziers

A San Francisco, on dédie la Saint-Valentin à tous ceux que l’on côtoie. Photo DR

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