L’armistice en 2026 ?
En 2024, plus de 287 millions de passagers ont subi des retards et des annulations de vols en Europe, et rien n’indique que les choses vont s’améliorer. Les transporteurs aériens n’ont pas encore trouvé le remède, mais, par contre, se battent pour réduire les compensations prévues légalement.
Au printemps 2025, les droits des passagers à des indemnisations en cas de retard des vols ont été mis à dure épreuve auprès de la Commission européenne des transports par plusieurs compagnies européennes réclamant un allègement de la charge financière pesant sur leur activité. Cela a fait l’effet d’une bombe au Bureau européen des associations de consommateurs, celui-ci arguant que ces règles priveraient la plus grande partie des passagers de leurs droits à une indemnisation.
Aujourd’hui on respire
Aujourd’hui, on respire un peu mieux. Les ministres des transports des pays membres de l’UE sont tombés d’accord sur une clarification des règles. La Commission a rédigé 30 nouvelles dispositions qui seront soumises au vote du Parlement européen, lesquelles, si elles sont adoptées, ne seront néanmoins pas mises en application avant 2026. Celles-ci portent, en substance, sur les nouveaux droits des passagers en matière d’indemnisation pour les retards, mais aussi d’autres droits des passagers comme les réacheminements, les délais de remboursement en cas de vols annulés, l’obligation d’accorder une indemnisation et bien d’autres encore.
Et la Suisse?
La résolution européenne n° 261 des droits des passagers aériens de l’UE s’appliquent également à l’Islande, la Norvège ou la Suisse. L’Office Fédéral de l’Aviation Civile (OFAC) est l’autorité compétente pour faire respecter ces droits.
Commentaire
Les retards les plus fréquents enregistrés sont ceux des compagnies lowcost. Leur concept de marketing se base, comme on sait, sur les prix des billets qu’elles pratiquent et qui ne reflètent pas le véritable coût que les passagers devraient payer. En revanche, les compagnies dites régulières se sont, par la force des choses, adaptées à un régime plus spartiate. Elles font voyager leurs clients à meilleur marché tout en se montrant plus souples que les lowcost comme, par exemple, dans leur politique en matière de bagages en cabine. Les retards de vols, surtout en fin de journée, s’expliquent par le souhait des lowcost de rentabiliser au maximum les allers-retours des appareils.
Face aux multiples aléas et, particulièrement, la météo, les retards s’accumulent et, avec eux, les complications récurrentes quand, par exemple à l’aéroport de Genève, il n’est plus possible d’atterrir après minuit. Cela occasionne bien des désagréments pour les passagers, comme un atterrissage dans un autre aéroport et les réacheminements impossibles aux heures tardives, les vols de fin de journée ayant de moins en moins la cote chez les passagers. On imagine aisément les charges qui vont s’accumuler pour ces compagnies, à moins qu’elles ne révisent leur politique de rotation des vols.
Gérard Blanc / Version complète de l’article sur le site Je pars
Sources Air Help/Bfmtv/ Actu.fr/L’Echo/Euronews