La chose n’est pas nouvelle. Cela fait de nombreuses années que, dans certains établissements, les enfants sont déclarés indésirables. Ceux-là mêmes qui n’aiment pas que les enfants crient, pleurent ou rient auraient tendance à oublier qu’ils ont été, eux aussi, des enfants.
Une nouvelle tendance venue de la clientèle souvent fortunée états-unienne porte le nom de « no kids » et fait tache en Europe.
Dans le sens du marketing
Lorsque, par exemple, une famille se pointe à la réception d’un hôtel, il arrive encore que le ou la réceptionniste demande si les enfants ne font pas pipi au lit. Bonjour l’accueil! Au restaurant, malgré la demande des parents, on sert une pleine assiette à l’enfant plutôt qu’un menu en relation avec son appétit, histoire de facturer un repas d’adulte plus cher. J’en ai fait moi-même l’expérience. Certaines compagnies aériennes prévoient des espaces sans enfants dans l’avion, mesure illusoire car quand un enfant pleure, c’est tout l’avion qui est au courant. Cela va, bien sûr, dans le sens du marketing.
En Suisse, ce genre de discrimination est décrié par la chercheuse en droits de l’enfant à l’Université de Genève, Zoé Moody, qui dénonce ce virage dans le sens d’une prolifération d’offres « no kids » qui vire à la discrimination. Elle se dit prête à aller devant la justice lorsqu’elle se trouvera dans la situation d’un restaurant interdisant l’entrée aux enfants.
Les enfants sont aussi un argument payant…
En France, en tout cas, cette attitude pourrait bien devenir illégale, une proposition de loi du Haut-commissariat à l’enfance ayant été déposée. La Belgique se penche aussi sur le même problème en cherchant des alternatives qui conviendraient à tout le monde.
Fort heureusement certains prestataires de tourisme ont compris qu’admettre les enfants pouvait être, a contrario, un argument payant.
Gérard Blanc / Je pars
Sources : France télévision/La Liberté/Reiso/The Conversation

