Brésil, après le massacre planifié (2/3) – Rio, la jubilation de la droite aux mains sales

PAR NADINE CRAUSAZ

Pour un peu, ils danseraient sur les cadavres des narco-terroristes ! La jubilation affichée par des représentants de la droite contraste avec la gravité de ces événements. Certains élus proches de Jair Bolsonaro et du Partido Liberal (PL) cultivent cette image de gardiens de la morale, alors que leur leader charismatique vient d’être condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État !

Derrière leur rhétorique, des faits vérifiés montrent des situations compromettantes (illustrations tirées de G1, site du groupe Globo).

TH Joias (Thiego Raimundo dos Santos Silva, député d’État, MDB–RJ)

Le 3 septembre 2025, TH Joias, joaillier et élu du MDB, a été arrêté lors d’une opération de grande ampleur. Accusé de trafic de drogues, de vente illégale d’armes, de corruption et de blanchiment d’argent, il est soupçonné d’avoir des liens étroits avec la faction criminelle Comando Vermelho (CV) et le Terceiro Comando Puro (TCP), incluant l’achat de dollars pour des trafiquants et la fourniture d’armes comme des fusils paraguayens.

TH Joias entretenait une proximité publique avec le gouverneur Cláudio Castro : il a été photographié avec lui dans des loges VIP du stade Maracanã lors de matchs de Flamengo.

Flávio Bolsonaro

Le fils aîné du président, sénateur, fait face à des accusations de rachadinhas (détournement de salaires), qui auraient financé des milices de Rio de Janeiro impliquées dans le trafic de drogue, selon le Ministério Público.

Nikolas Ferreira (PL–MG)

En juin 2025, le député influent sur les réseaux sociaux a réagi à l’arrestation de son cousin Glaycon Raniere, pris avec 30,2 kg de marijuana lors d’un contrôle routier. Ferreira a déclaré que « tout arrêté avec de la drogue mérite la prison », soulignant ainsi un lien familial au trafic.

Zé Trovão (député fédéral, PL–SC)

En décembre 2022, Zé Trovão a reconnu un passé de consommation de cocaïne, après la diffusion d’une photo le montrant devant de la poudre. Il affirme avoir surmonté cette période grâce à sa foi.

Euclydes Pettersen (député fédéral, 
Republicanos–MG)

En avril 2025, Pettersen a employé 
un pilote accusé par la Polícia Federal 
d’avoir transporté de la cocaïne vers l’Amazonie. 
Bien que le député ne soit pas directement 
mis en cause, ce fait illustre une proximité avec des personnes impliquées dans des trafics.

Manoel Silva Rodrigues, l’escorte du président

En 2019, le sergent Manoel Silva Rodrigues, membre de l’escorte aérienne de Jair Bolsonaro lors du G20, a été condamné à 14 ans de prison pour avoir transporté 37 kg de cocaïne dans un avion de la Força Aérea Brasileira (FAB) vers l’Espagne.

Gustavo Perrella (Solidariedade–MG)

En novembre 2013, le député conservateur a été impliqué dans l’affaire dite de l’« Helicoca » : 450 kg de cocaïne saisis dans un hélicoptère appartenant à une entreprise familiale. Bien que Perrella n’ait pas été condamné, l’affaire a suscité des enquêtes sur des usages et liens potentiels avec le trafic.

Damares Alves (Republicanos–DF)

L’ex-ministre et sénatrice a vu son oncle Josué Bengtson, dirigeant d’une église évangélique, lié à une saisie de 290 kg de marijuana en mai 2023 dans un avion appartenant à l’institution. Alves a nié toute implication personnelle.

Jorge Seif (PL–SC)

En mars 2023, un camion enregistré au nom d’une entreprise familiale du sénateur a été saisi avec 322,9 kg de marijuana près de Naviraí.

Prochain article: Les favelas, un monde à part

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Un commentaire à “Brésil, après le massacre planifié (2/3) – Rio, la jubilation de la droite aux mains sales”

  1. Le Houelleur Yann 4 novembre 2025 at 22:51 #

    Nadine, j’avoue ne pas comprendre pourquoi l’odieux massacre dans une favela de Rio serait lié davantage à des hommes à droite sur l’échiquier politique qu’à des politiciens de gauche. Pour avoir vécu longtemps au Brésil, correspondant de plusieurs médias francophones, je n’ai pas tardé à découvrir que tous les partis, sans exception, étaient concernés, mouillés jusqu’à l’os.
    En réalité, la France est le Brésil de demain et la violence qui submerge le plus vaste marché sud-américain semble annoncer ce qui se passera chez nous (en France) et plus largement sur presque tout le continent européen. Le Brésil aura même constitué le laboratoire d’un modèle fondé sur le néolibéralisme le plus dévergondé avec des points communs troublants avec ce qui se passe chez nous : reflux des services publics, privatisations à tout vent, désindustrialisation accélérée et émergence du statut d’auto-entrepreneur, etc. Il y aurait tant de choses à ajouter, en particulier (aussi) la fragilisation de la classe moyenne plombée, à São Paulo autant qu’à Paris, par les taxes et les impôts. A suivre, donc… Et félicitations pour vos articles.

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