A en croire un sondage, un Suisse sur cinq n’hésiterait pas à placer des OGM dans son assiette. Cette part monterait même à 30% si les prix baissaient. Peu leur chaut, à ces Helvètes, qu’il n’y ait pas d’unanimité parmi les experts. Malgré les risques, ils font confiance au Progrès, comme ces millions d’Américains qui mangent déjà des aliments traités génétiquement. Et alimentent la statistique du nombre d’obèses au pays à la bannière étoilée.
Fabricante d’OGM, l’industrie chimique utilise le même sondage pour tirer la couverture à elle. Elle récupère les statistiques pour prédire un avenir radieux aux produits traités génétiquement.
Le dieu-consommateur a tous les droits, celui de tuer les dimanches comme celui de forcer l’agriculture à labourer aux OGM. Parce que le consommateur doit être libre dans ses décisions. “Il faut lui laisser le choix même s’il est minoritaire”, argumentent en coeur les marchands de paillettes.
Il fut un temps où l’on diabolisait la société de consommation. Aujourd’hui on la sanctifie au nom de l’évolution des moeurs.