“Les récifs coralliens ne couvrent que 0,17% des fonds des océans, c’est-à-dire une superficie de la taille du Texas, mais ils abritent peut-être le quart de toutes les espèces marines” (Peter Weber, “L’état de la planète”, 2006).
Cent mille kilomètres de récifs bordent les côtes de 109 pays en les protégeant notamment contre l’érosion. Poissons et coraux cohabitent. Aux Philippines, 400 espèces de coraux vivent avec 1500 espèces de poissons. Au large de la Tanzanie, cette cohabitation atteint les chiffres correspondants de 50 et 200.
Les récifs de corail constituent des bancs de pêche car 10% des prises mondiales s’y concentrent avec une densité de 10 à 100 fois plus élevée qu’en pleine mer. Les coraux se développent entre -30 mètres et la surface de la mer. La lumière du soleil doit assumer la symbiose entre le corail qui est un animal et le plancton qui est un végétal. Faut-il encore que la surface de la mer soit suffisamment propre pour cette lumière les atteigne. Le plancton est constitué de millions de zooxanthelles, algues microscopiques qui vivent dans leurs tissus translucides.
Les coraux constituent des écosystèmes très fragiles. On assiste dans plusieurs endroits du globe à leur blanchiment. Une augmentation, même minime, de la température de l’eau, ainsi qu’une infection par des bactéries en sont responsables. Ils sont en outre dégradés depuis une quinzaine d’années par des communautés microbiennes appelées microbialithes, structures organo-sédimentaires pouvant atteindre 10 centimètres.
Une modification de la faible alcalinité de la mer, très variable selon les océans, perturbe également leur développement. Les coraux sont partout en danger: la pollution des mers (une nappe de déchets plastiques non biodégradables, grande 50 fois comme la France flotte dans le Pacifique: la croissance de l’algue toxique caulerpa taxifolia en Méditerranée), la pêche à l’explosif aux Philippines, les encrages dévastateurs de paquebots pratiqués aux Caraïbes en sont quelques exemples.
Note positive, l’Australie surveille et gère avec pertinence sa barrière de corail longue d’environ 3000 kilomètres.
*Article paru dans “La Lettre hebdomadaire du Journal de Genève et Gazette de Lausanne”, No 34 du 11 au 17 janvier 2007