PAR CHRISTIAN CAMPICHE
On prend les mêmes et on recommence. Après son éviction en juin, Antoine Hubert reprend la barre du groupe de cliniques Genolier en tant qu’administrateur-délégué. Quant à Raymond Loretan, il retrouve son siège de président du conseil au terme d’une assemblée générale des actionnaires qui s’est tenue le 6 septembre 2010. Pas sûr toutefois que l’affaire Genolier soit vraiment close. Le ping-pong de plaintes pénales entre administrateurs va laisser des traces, d’autant que la justice vaudoise peut encore se saisir d’office du dossier le plus chaud.
Ce dernier est bien compromettant pour Antoine Hubert, s’il faut en croire le rapport du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers. Quelques détails ont été révélés le 6 septembre, qui accablent le phénix valaisan. Des lacunes criantes sont mises en évidence en matière de gouvernance et de transparence. Plus grave, il est question de cousinages d’intérêts, de contrats signés par la même personne, voire de corruption par l’entremise d’une société britannique aux mains d’un administrateur de Genolier.
Antoine Hubert doit une fière chandelle à son allié de la dernière heure, le fonds d’investissement américain Lincoln Vale. Sans lui, il ne crierait pas victoire. On peut se demander aussi quel rôle joue la chaîne de cliniques française Vitalia, contrôlée par un autre fonds américain, Blackstone. Président de Vitalia, Christian Le Dorze a profité de la confusion générale pour entrer au conseil d’administration. Or le même Le Dorze ne cachait pas, il y a quelques semaines, qu’il convoitait une participation de 20% dans Genolier.
Le soutien des médecins de Genolier dont celui de l’interniste gruérien Philippe Glasson, neveu de feu le ponte radical Pierre Glasson, a été également déterminant dans la résurrection de l’actionnaire principal de Genolier. Habilement, Antoine Hubert s’est servi de l’image de marque d’un maillon sorti des chiffres rouges l’an dernier, la Clinique Générale de Fribourg, présidée, soit dit en passant, par Joseph Deiss. L’ancienne Clinique Sainte-Anne accède même à la fonction de locomotive de l’entreprise.
Reste que l’assemblée de ce 6 septembre 2010 est à marquer d’une pierre noire. Jamais, dans l’histoire économique suisse, des actionnaires se seront si mal comportés. Pour parvenir à leurs fins, ils ont provoqué le chaos, chahutant et humiliant le président du conseil d’administration, le médecin allemand Hans-Reinhard Zerkovski. Ces méthodes ne sont pas dignes du pays des banquiers et de la finance dite sérieuse.
Commentaire paru dans “La Liberté” du 7 septembre 2010
Et si vous êtes intéressés par un petit bout d’histoire sur le sujet vos pouvez le lire ici:
http://www.jaccuse.ch/news.php
Bonne lecture
Niveau drôles de pratiques, voyez un peu comment ça se passez la multinationale Cometik et les avocats Vivaldi à Lille : http://is.gd/PrRQEH
C’est tout même étonnant qu’une agence WEB assigne un BLOGUEUR et le fasse condamner!