Elle a organisé la venue à Homs, en Syrie, du groupe de journalistes européens dont faisait partie Gilles Jacquier, le caméraman d’Antenne 2, tué par une roquette ou un obus, le 11 janvier 2012. Supérieure du couvent de Saint-Jacques le Mutilé à Qâra, à 90 kilomètres de Damas, Agnès-Mariam de la Croix, carmélite de souche palestino-libanaise, n’accompagnait pourtant pas la quinzaine de journalistes quand ils sont entrés dans la ville, fief de la résistance au régime au pouvoir.
Jointe par la «Libre Belgique», la religieuse explique qu’elle devait honorer ce jour-là une promesse et prêter assistance à un prisonnier libanais détenu à Damas. «Ce jour-là, il n’était pas question pour moi d’aller à Homs», précise-t-elle au quotidien belge. Lequel ajoute: «un coup de téléphone au gouverneur de Homs lui a indiqué que la tension avait un peu baissé dans la ville grâce à la présence des observateurs arabes. Le fait qu’un des journalistes, parlant arabe, était prêt à guider le groupe l’a rassurée. A Homs, ils ont été pris en charge par la sécurité.»
Dans un article publié le 9 janvier 2012 dans le journal en ligne AsiaNews.it, financé par le Saint-Siège, Agnès-Mariam de la Croix déclare repousser toutes les violences, qu’elles viennent du régime ou des insurgés. «Je crains le pire dans la situation actuelle (…). Ce ne sont pas seulement les excès des islamistes qui m’effraient. Il existe une cinquième colonne qui manipule tout le monde (…). Lors des manifestations où se rendent les chrétiens, elle tire sur les deux camps. (…) Les attentats commis à tour de rôle contre les alaouites et les sunnites attisent la haine, de la même manière que ce fut le cas en Irak pour les chiites et sunnites. (…). Plus de deux-cents chrétiens ont été tués dans la région d’Homs. Il ne s’agit pas de crimes confessionnels mais de cruauté cynique, destinée à dissuader les chrétiens de rester neutres dans le conflit».