Le «lion du Mollendruz» outragé


Jusqu’à quel échelon de la médiocrité intellectuelle faut-il accéder pour que la bêtise, la stupidité, l’imbécilité et la c…rie mènent un ou des individus dans les tréfonds de l’insignifiance? A constater l’«œuvre» commise sur le « lion du Mollendruz» (photo Jean-François Aubert), on imagine aisément le degré de vilénie de l’ «artiste» qui a sprayé d’une main balourde et totalement dénuée de toute sensibilité. Ce lion, une «sculpture» bordant la route peu après l’hôtel en direction de la vallée de Joux, résulte du percement des roches qui encombraient le tracé du col. Un bloc de calcaire de 3 mètres de haut dont le sommet arrondi symbolise la crinière, et qui suggère la tête de l’animal de face par les creux et aspérités dus au hasard des coups de pioches et autres barres-à-mines de l’époque.

Déjà maculé l’an dernier par un Picasso de pacotille qui noircissait les yeux de cercles chaotiques (Cro-Magnon faisait mieux!),  la bestiole de pierre a dernièrement été victime d’un nouvel outrage. Du même sprayeur, d’un émule? Quoi qu’il en soit,  son talent est de ne pas en avoir. Cette fois, vulgairement peinturluré (même pas du niveau d’un bambin de maternelle!), le museau de «statue» de calcaire s’en est pris plein… la gueule. Honteux, scandaleux, méprisable, ignoble! A parier que le ou les misérables auteurs de ce saccage d’un petit morceau du «patrimoine naturel local» clament haut et fort que le respect relève d’un minimum d’éducation.

Il y a une vingtaine d’années, la bête avait été restaurée. Les reliefs s’étaient quelque peu estompés par le grignotage impitoyable du temps qui passe. L’ «esthéticien» d’alors, un combier inventeur-sculpteur-bricoleur surnommé Archimède (aujourd’hui décédé), lui avait ravivé le regard en insérant dans les cavités des bouts d’anciennes plaques à vélo rouge ainsi que dans le bas-relief qui dessinait la bouche. Même ces attributs ont disparu. Avec ses binocles et son museau d’on ne sait quoi, le roi des animaux a perdu de sa superbe. Déchu de son trône. Ainsi maquillé, sûr qu’il doit être la risée de la gent animale qui croise dans le coin. Et la nuit, tandis que ses prunelles réfléchissaient encore, il était comme un phare le long de cette route enserrée entre forêt et parois rocheuses. Rassure-toi, lion: même outragé, on t’aime, te respecte toujours…

 

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