Le billet du Sioux – Sondage dans l’alcôve


Cool! Il paraît que le plaisir féminin cartonne.  Une enquête franco-sexuelle vient de livrer un opus tout à fait édifiant. Oui, ces dames atteignent enfin le 7e ciel. Sans tabou ni fausse pudeur. Elles en parlent, elle le vivent. Elles existent.

Fini les millénaires d’obscurité dans la chambre à coucher qui mataient les soupirs de Madame.  Elle sait, elle en parle, elle le vit. Quoi? Tout. Des pratiques tantriques les plus subtiles au kama-sutra le plus élaboré, plus rien n’a de secret pour elle.  Cunni, fella, rencontres inédites, à un, deux ou plus, participent désormais de la vie ordinaire.

Convoqué par un quotidien soucieux de comprendre plus à fond cette révolution copernicienne, un sexologue hautement patenté, cautionné par sa chaire de sexologie à l’Université Paris-Descartes, affirme avec jubilation qu’elles jouissent toutes, jusqu’au tombeau. Les résultats du sondage sont en effet fort réjouissants. On peut si on veut. Et le bordel n’a plus l’exclusivité des pratiques alternatives.

Un micro-trottoir parfait les interrogations du lecteur, qui n’a pas forcément toutes les clés en main. “J’aime sa façon de me regarder et cet air sauvage lorsque je l’excite”, plus loin et non moins rageusement, ” c’est comme si je me soulevais deux secondes dans les airs, les yeux écarquillés (…) et puis je retombe comme une flaque”. On reste saoûlé par tant de bonheur exprimé.

Dopé par les certitudes de l’enquête, notre praticien propose même d’instaurer des cours obligatoires de masturbation. Rien ne vaut un bon entraînement pour garder la forme.

Ecole-club, travaux pratiques en milieu autorisé, vous apprendrez que le plaisir solitaire est gage du plaisir à deux, etc.  Et notre homme de fustiger le matraquage pornographique, qui conduit à l’addiction, dilatant les pupilles masculines au point qu’elles n’ont plus la mesure des choses. On est dans l’outrance destructrice du regard. Même les plus belles femmes sont réduites à néant.

Et ça fait mal. Même le fantasme est réduit au pilori. Il ne peut qu’entraîner la culpabilité.

En fait, la femme ne rêve pas de nuits torrides, mais de son conjoint, en toute simplicité. On la croit à Byzance, alors qu’elle est à Tolochenaz.

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