L’avenir du château d’Hauteville (photo DR), fleuron de l’architecture suisse du 18e siècle, inquiète les défenseurs du patrimoine. Une partie de son mobilier a été disséminée aux enchères. Dans un communiqué diffusé le 15 octobre 2014, la section vaudoise de Patrimoine suisse “regrette le manque d’intérêt” du Conseil d’Etat vaudois qui n’a pas donné suite à ses avertissements ainsi que ceux des héritiers.
Le 17 septembre 2014, après une première interpellation infructueuse, souligne la section vaudoise de Patrimoine suisse, cette dernière a écrit au Conseil d’Etat vaudois demandant une intervention d’urgence visant à protéger le bâtiment et son contenu, la vente aux enchères étant programmée les 30 septembre et 1er octobre à Londres. Le même jour, un courrier a été envoyé au Conseiller fédéral en charge de la culture, M. Alain Berset. Le 24 septembre 2014, le Conseil d’Etat vaudois a répondu à la section vaudoise de Patrimoine suisse qu’ “il n’avait pas les moyens d’intervenir”.
La section vaudoise de Patrimoine suisse précise qu’elle a recouru contre la décision de l’Etat de Vaud devant la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal. Le 29 septembre 2014, la Cour a rejeté la requête demandant la suspension de la vente aux enchères, estimant qu’il était trop tard pour bloquer la vente prévue le lendemain. «Ce retard est la conséquence du refus d’entrée en matière du Conseil d’Etat vaudois», déplore Denis de Techtermann, président de la section vaudoise de Patrimoine suisse. Ce dernier est d’autant plus amer que, dans sa décision, le Tribunal considère que l’Etat disposait des bases légales nécessaires pour éviter la dissémination de ce patrimoine.
Le président de la section vaudoise se félicite par contre de la position de l’Office fédéral de la culture. Dans une réponse datée du 29 septembre 2014, Mme Isabelle Chassot, directrice dudit office répond à la section vaudoise de Patrimoine suisse. “Le château de Hauteville est un monument d’importance nationale (…). Que ce patrimoine soit mis en vente aux enchères et, par conséquent dispersé, est effectivement regrettable.” Dans le même courrier, l’Office fédéral de la culture se déclare “disposé à soutenir une campagne de recensement pour documenter l’ensemble du patrimoine immobilier du château de Hauteville.” Mme Chassot “ne doute pas que les instances cantonales vaudoises continueront à suivre le dossier”.
La section vaudoise de Patrimoine suisse a demandé que l’Etat de Vaud prenne ses responsabilités et entreprenne un inventaire scientifique des invendus de Londres ainsi que du mobilier, de la riche bibliothèque et des objets d’art encore au château et pour lesquels une vente aux enchères est prévue le printemps prochain.
Construit en 1760 sur les hauts de Vevey, le Château d’Hauteville est resté jusqu’à ce jour aux mains de la famille Grand d’Hauteville et constituait l’un des rares témoignages quasiment intact du patrimoine immobilier et mobilier vaudois des 18e et 19e siècles. Suite au décès en janvier 2014 de Mme Grand d’Hauteville, l’hoirie familiale a souhaité se défaire dans les plus brefs délais du château et de son contenu.