La Suisse a trouvé en décembre 2014 le moyen de régler les conséquences de sa politique monétaire mégalomaniaque par une confiscation progressive, forme d’imposition de l’épargne présente sur son territoire sous toutes ses formes.
PAR LILIANE HELD-KHAWAM
En 2014, le bilan de la BNS est celui d’une entreprise en grand danger. Son bilan présente la somme astronomique de 400 milliards de passifs dus à des tiers. Ce sont donc des dettes qu’elle a investies dans des obligations d’Etat rémunérées en intérêts négatifs. Cela signifie que la BNS doit payer pour maintenir ses actifs!!! Voilà donc la BNS qui doit financer en plus de ses achats titanesques les intérêts qui vont avec.
Or, le marché n’accepterait pas que ce financement de coûts opérationnels ou cash-flow se fasse, comme à l’accoutumée, par une augmentation du «compte de virement des banques». La BNS a donc dû trouver une nouvelle source pour financer ces coûts inattendus.
Ce sera par ponction des «comptes de virements des banques en Suisse» qui sont à son passif. Cet intérêt négatif, pris aux déposants, devra être supérieur aux intérêts négatifs qui découlent de ses placements en devises.
En clair et en simple, au financement de ses emplettes illimitées en devises s’est rajouté leur financement opérationnel courant. Pour compliquer encore un peu plus, certains économistes pensent que la BNS finance ces comptes de virement bancaires par simple jeu d’écritures qui n’aurait aucune portée concrète!
Il n’y a rien de plus faux. L’auteure de ces lignes a dénoncé depuis le premier jour l’usage des biens des déposants, y compris les juteux capitaux de la LPP et assurances-vie, pris sur le trafic de paiements – qu’ils soient en francs suisses, euros ou dollars américains, comme contrepartie à ses achats d’actifs sur le marché financier.
Ce principe appelé Target est largement utilisé par les pays européens via la BCE. Les excédents de balance de paiements des uns paient les déficits des autres en échange de reconnaissances de dettes. La BNS croule sous les reconnaissances de dettes publiques européennes et américaines en échange de vraies dettes adossées sur les biens privés et publics du pays.
Les capitaux de l’épargne, des caisses de pension LPP et des assurances vie sont ponctionnés régulièrement et le seront encore semble-t-il sur une durée annoncée de 10 ans. Cela a pour effet de mettre en danger l’avenir de nos retraites mais aussi des établissements du secteur et de leurs emplois.
Mais, plus grave encore, les taux d’intérêts négatifs sur les capitaux équivalent à une imposition mise au service d’entités étrangères et privées. Cela a été un temps la définition-même de la colonisation avec asservissement du peuple…
Le blog de Liliane Held-Khawam