Ce n’est pas une lapalissade: Trump doit sa victoire à la défaite de son adversaire.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Hillary Clinton ne peut s’en prendre qu’à elle-même, elle n’a pas su obtenir le soutien massif des femmes, encore moins celui des jeunes qui auraient voté Sanders si ce dernier avait été choisi comme candidat officiel des démocrates.
En portant son choix sur Clinton, l’establishment démocrate s’est tiré une balle dans le pied. Il a estimé que Bernie Sanders n’avait aucune chance de battre Trump. Ils n’a pas réalisé à quel point Sanders incarnait l’espoir des déshérités du système. Eliminer Sanders équivalait à permettre à Trump de capitaliser tout seul sur le mécontentement populaire. La forte démobilisation des électeurs – un sur deux n’a pas voté, un record depuis 2000 – reflète le désarroi des Américains qui ne voulaient ni de Trump ni de Clinton.
Offerte à la vindicte publique, la caricature de l’épouvantail Trump n’a pas suffi à convaincre de nombreux partisans de Sanders de faire l’impasse sur la répulsion que leur inspire Clinton et de voter « utile ». L’effet abstention joue donc un rôle tout aussi important dans la défaite de Clinton que les votes perdus parce que donnés aux candidats indépendants, environ 4% entre le libertarien Gary Johnson et l’écologiste Jill Stein. Le camp démocrate ne s’y trompe pas, qui accuse Mme Stein d’avoir coulé sa candidate en ne se retirant pas de la “compétition”.
En tout état de cause, l’élection de Trump n’est rien d’autre qu’un sensationnel camouflet infligé aux sondages d’opinion qui ont tartiné de long en large sur l’avance de Clinton. Référendums européens et suisses, Brexit, autant d’événements où ils furent désavoués, auraient dû pourtant inciter les commentateurs à la prudence. Quant aux médias qui n’ont pas attendu le 8 novembre pour offrir sur un plateau d’argent le Bureau ovale à Hillary Clinton, ils peuvent aussi se battre la coulpe. Il y a deux semaines, un quotidien romand allait jusqu’à consacrer deux pages à la « présidente » Clinton: que fera-t-elle, qu’est-ce qui changera, etc. Le 8 novembre au téléjournal de la RTS, c’était au tour d’une spécialiste de l’EPFL d’annoncer, modèle mathématique à l’appui, la victoire de Clinton. On espère aujourd’hui que cette docte experte n’a pas le sens du ridicule.
Il n’y a pas si longtemps en Suisse, voter pour l’UDC n’était pas quelque chose qui se disait hors d’un cercle très restreint, voter pour le FN en France était, à l’identique, un non-dit qui tend à s’atténuer aujourd’hui. Ne parlons pas du brexit, ni de l’élection de Duterte aux Philippines, et il y en aura certainement d’autres……
Il est bien clair que les prédictions/sondages de l’élection de Trump procèdent de cette même gêne qu’ont les gens à dire franchement pour qui ils votent mais quand ils sont devant l’urne les tabous tombent et le résultat est bien là.
Mais surtout que la presse ne s’étonne pas, elle qui est majoritairement de gauche, car c’est elle qui, dès qu’elle le peut, fustige avec fracas tous ceux qui osent ne pas être de son avis, utilisant abondamment le politiquement correct et la bien-pensance pour blâmer voire habilement «condamner» tous ceux dont l’opinion diverge de la sienne et qui, finalement et malheureusement, aboutit à cet espèce de consensus public mensonger, assez loin du reflet des opinions des majorités.
Assurément la presse utilise son pouvoir de média omniprésent pour influencer et même conditionner l’opinion. Ça a marché un certain temps mais il semble que dorénavant les situations nationales soient devenues suffisamment intolérables aux peuples pour qu’ils votent selon leur bon sens et non plus selon un politiquement correct convenu.
Bravo pour l’article et cette première réaction!
Toutes ces personnalités dans le monde sont le reflet encore d’une génération qui est vraiment sur le déclin malgré tout! Ce sont des anciens schémas vu et revu sur la conquête du monde, la suprématie sur Mère Nature et le féminin et la peur de l’autre et tout cela au nom des religions bien souvent en plus! Et cela montre encore et toujours le paradoxe humain!
J’ai l’espoir qu’une fois que le flot de ce déferlant tsunami des “conquérants” sera consumé il y aura la place pour des esprits plus sereins et plus respectueux. Mais avant cela il faudra probablement boire la tasse et pour certains se faire noyer…..
N’oublions pas cependant qu’une étincelle de lumière est plus forte qu’un espace sombre et noir. Et je crois en un monde lumineux et lorsque je regarde les plus jeunes générations et particulièrement les petits enfants qui naissent actuellement ils me semblent porteurs d’un éveil! Protégeons-les et encourageons-les! Ils incarnent une nouvelle énergie.
Quand Mediapart dit la même chose:
https://www.mediapart.fr/journal/international/171116/comment-donald-trump-remporte-la-maison-blanche