Après 70 années de bons et loyaux services au tourisme australien, le site de Uluru, rocher emblématique plus connu sous le nom d’Ayers Rock, sera définitivement interdit à l’escalade à partir (seulement, mais c’est déjà ça) d’octobre 2019.
PAR GÉRARD BLANC
Ainsi en ont décidé les autorités australiennes. Ce monument est un site sacré pour la culture aborigène au bas duquel figure une pancarte qui dit: «nous, propriétaires de la culture Anangu, déclarons que ce lieu sacré est le témoignage d’une grande connaissance. Selon nos lois traditionnelles, il est interdit d’y grimper. C’est notre domicile spirituel. S’il vous plaît, n’y montez pas.»
Malgré cet avis, 60000 personnes par année ignorent cette requête. Le conseil d’administration du parc national de Uluru-Katia Tjuta a voté le 1er novembre 2017 à l’unanimité de stopper immédiatement cette pratique, et le président de l’association Sammy Wilson (qui fait partie de la tribu Anangu), s’est exprimé en ces termes: “Ce lieu est très important et ne peut nullement être considéré comme un parc de loisirs dans le genre Disneyland. Lorsque je voyage dans le monde, je trouve à de multiples endroits d’autres sites sacrés dans lesquels je ne me permets pas d’entrer, par respect. Ne plus avoir le droit de grimper sur l’Uluru ne doit pas être une frustration mais plutôt être considéré comme une célébration en l’admirant.»
Le gouvernement fédéral de l’Australie a géré le Ayers Rock en tant que parc national pendant 99 ans. La sécurité du site est également en cause. Depuis 1940, date à laquelle était lancée la mode de l’escalade du Ayers Rock, plus de 35 accidents fatals ont dû être déplorés et, l’an dernier, plusieurs varappeurs australiens ont dû être secourus après être tombés dans des crevasses.
Profanés par les hordes de touristes, certains lieux de culte en Occident, Saint-Pierre de Rome où l’on voit parfois des visiteurs faire la dinette, par exemple, pourraient s’en inspirer!