Entretiens de la Méduse, Anticyclone, écrit à quatre mains, une saga familiale


À l’heure où pourtant la mise en voix des textes, tous genres confondus, est devenue habitude, l’écriture théâtrale échappe souvent à l’édition. Pour compléter la palette de la littérature, c’est un courage éditorial qu’il s’agit de saluer.

Carole Dubuis et Stéphanie Klebetsanis entourées par  la Cie Clafouti

© Gennaro Scotti

PROPOS RECUEILLIS PAR SIMA DAKKUS RASSOUL

La Méduse: Carole Dubuis ,comment en êtes-vous venue à l’écriture?

CD : Assez tôt. Cela a commencé par beaucoup de lecture. Les classiques. Mon père me proposait beaucoup de livres. Et puis j’ai eu envie de raconter mes propres histoires, des contes, des nouvelles. C’est vraiment par la lecture que j’ai eu le désir d’écrire.

– Et l’écriture théâtrale?

Au Gymnase, on avait travaillé Art de Yasmina Reza. J’étais fascinée. Les dialogues étaient puissants, percutants. C’est ensuite que j’ai écrit ma première pièce. À cette époque, elle a été prise en charge et montée par une association qu’on a créée en amateur. On faisait tout nous-mêmes. C’était une première approche de la représentation d’un texte. Très utile pour comprendre comment fonctionne un texte théâtral.

– Vous vous intéressiez aux spectacles de théâtre?

– Oui avec l’école, puis au Gymnase. Ensuite à l’Université, j’ai pris des cours de théâtre et j’ai eu vraiment envie d’écrire pour le théâtre.

Comment vous décririez votre écriture pour le théâtre ?

– Au départ, chez moi, c’était très intuitif. Cela arrivait avec facilité, comme des flots. Ensuite, avec la réflexion, et avec ma formation à l’Université où on analysait beaucoup, c’était très intéressant. Mais je pense que là le cerveau gauche a pris trop de place. Cela n’a pas éteint l’intérêt pour le théâtre, mais c’est devenu de plus en plus difficile d’écrire.

– Et comment avez-vous réagi ?

J’ai pris un peu de distance et je suis retournée à l’écriture de nouvelles. Puis des thèmes qui m’intéressaient se sont présentés à mon esprit et j’ai recommencé à écrire des pièces.

– En ce moment, on joue Anticyclone, une pièce de votre plume au Pulloff, à Lausanne…

C’est un texte que nous avons écrit en duo avec Stéphanie Klebetsanis. Une belle expérience.C’est la première fois qu’une compagnie professionnelle, la Cie Clafouti et la metteure en scène Caroline Guignard Moret, prend en charge notre pièce. En plus l’éditeur Giuseppe Merrone l’a édité. C’est très émouvant.

Pourquoi ce titre ?

– C’est la veille du premier août, il fait très chaud. D’où ce titre : Anticyclone. Paradoxalement, la pièce se passe entièrement dans un frigo de boucherie. Et les relations entre les personnages ne sont pas au beau fixe. Nous avons voulu jouer sur ces contrastes.

– D’autres textes dramatiques, écrits par vous, vont être édités prochainement ?

En effet, « Une Ombre au tableau » qui se passe dans le monde de l’art et « Écoute », qui a pour thème le burn out, l’écoute de soi, des autres. Tout un chemin à faire et à approfondir.

 

Anticyclone, BSN Press, Lausanne, 2018.

En représentation au Pulloff à Lausanne jusqu’au 29 avril 2018.

 

 

 

 

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