Or donc le Congrès des Etats-Unis a ovationné le « néo-américain » Emmanuel Macron.
PAR PIERRE ROTTET
Que les Républicains du fanfaron, du vaniteux et bravache Trump acclament vent debout le copain, l’ami intime de Trump, chasseur de pellicules sur le veston de son hôte, c’est dans l’ordre des choses. Macron étant d’ailleurs l’un des leurs. Politiquement!
Pas étonnante, dès lors, l’acclamation dirigée en direction du visiteur Macron. Qui s’en vient depuis plusieurs jours maintenant donner un sacré coup de pouce à ce parti et au locataire de la Maison Blanche, empêtré, et je dis peu, dans les nombreuses affaires. Une sacrée aubaine avant les législatives, dans quelques mois.
Ce que l’on comprend moins, vu le contexte politique et les enjeux à venir, c’est l’attitude des Démocrates, qui emboîtent le pas aux Républicains dans cette «standing» ovation. Par politesse? Je veux bien. Pourquoi pas! A mon sens, ils auraient mieux fait de se montrer plus discrets, plus distants, avec un Parti et un président qui détricotent peu à peu tout ce que leur président d’alors avait – avec difficulté – mis en place. Y compris l’accord sur le nucléaire iranien.
Macron le naïf est-il tombé dans le filet tressé par Trump? Ou bien Macron l’ambitieux, à l’égo-surdimentionné, rêve-t-il d’un destin européen, voire bien au-delà…
Il pourrait bien recevoir une sacrée baffe en retour. Et son cavalier seul, avec pour monture, le mors aux dents, un Trump débridé, risque fort de lui attirer quelques inimitiés – et c’est peu dire – de la part de Berlin et de Londres. Ainsi que les foudres, ce qui ne serait pas nouveau, de Moscou et de Téhéran. Et même de la Chine.
Cocardière quand elle s’y met, la presse française se joindra-t-elle malgré tout au concert des critiques? Va savoir.