Le ministre français de l’Environnement, Nicolas Hulot, a annoncé sa démission, mardi matin 28 août 2018, lors de la matinale de France Inter. Une décision qu’il a motivée par l’isolement qu’il affirme éprouver au sein du gouvernement en matière de lutte pour la protection climatique. Compte tenu de l’orientation néolibérale de Macron, Hulot n’aurait dû se faire aucune illusion, estime Laurent Joffrin, rédacteur en chef de Libération :
Pour limiter le changement climatique, pour assainir les aliments, pour réguler les transports, pousser la révolution énergétique, ménager la planète, il faut reprendre la maîtrise de l’économie et de la finance. Le vaste lobby des entreprises ne cesse de peser à l’inverse, fustigeant les normes, les règlements, l’intervention publique, la fiscalité incitative. On dit que l’écologie est neutre, qu’elle s’impose à tous les partis. C’est une vaste blague. Elle implique au contraire la conduite collective du développement, la coordination intime du privé et du public. Par nature, la lutte pour la nature est socialisante. Le macronisme cherche à concilier laisser-faire et écologie. C’est un oxymore politique, une faille philosophique. Hulot est tombé dedans.