Que mon visage soit le seuil et le cadran
Que tout regard, que tout rayon y marque l’heure
Que le jour tienne table ouverte en ma demeure
Que ma saison soit un alcarazas pour le passant
Que j’offre le pain avec le sel de l’âge
Que jamais je ne sois repu de partager
Que le premier venu s’attable pour manger
Puis sans payer l’écot, reprenne son voyage
Il importe
De tout donner de n’attendre rien même de Dieu
D’être ici pour les sans feu ni lieu pour les sans Dieu
Il importe
D’être vivant
Pierre Emmanuel
Photo©DO: Cergnement enneigé