J’ai bien resserré mes doigts sur les jours et les heures de ce mois commençant mais qu’ai-je pu retenir ?
Quelques minutes heureuses avec un rougequeue noir solitaire ayant raté son train vers le sud qui me saluait depuis le bord de la terrasse en hochant la queue, entre deux croquées de graines. Ensuite, sont aussi venues me dire bonjour les mésanges à longue queue, ces élégantes danseuses.
Et quoi encore ? la découpe des arbres qui lance vers le ciel leur force de dénuement. Sans feuille, les arbres sont plus majestueux, en se simplifiant ils préparent discrètement et en silence leur frondaison future née d’une sève nouvelle.
Ne pourrais-je pas être aussi un peu arbre ?
Alors, maintenant que m’apporte d’être empêchée et limitée dans mes projets et mes activités ? Serait-ce l’occasion de changer d’habitudes, de freiner mes envies et mon tempo de vie? Perdre aussi des feuilles pour retrouver ma stature intérieure simplifiée et prometteuse d’une sève vivifiante.
Qu’est-ce qu’on y gagnerait ? du temps, cette denrée qui ne s’achète pas, pas encore du moins et qui n’a de prix que celui de l’argent.
Telle la rivière, notre temps s’écoule inexorablement et sans retour en arrière, et nous de s’accrocher derrière et rater le présent.
Freiner le tempo et le courant, ce n’est certes pas courir aux tests ni aux vaccins, c’est prendre un peu de profondeur, gagner en réflexions et retrouver le calme au fond de nos eaux profondes en quittant la surface perturbée par notre accélération.
Serait-ce redevenir un peu plus sage ? oui, et prendre le temps de février pour regarder nos oiseaux et nos arbres ?
Claire Dominique, 1er février 2021