Tribune libre – Avion de combat, plusieurs raisons pour revenir au Gripen


En raison des avantages militaires, économiques et écologiques du Gripen, la Suède se révèle être la meilleure et la plus puissante source de collaboration politico-économique pour la Suisse.

Wikileaks a révélé que les Américains ont forcé le gouvernement Norvégien à acheter des F35 plutôt que des Gripen. Malgré cela, le Conseil fédéral envisage malheureusement d’acquérir des F35. Ce faisant, la Suisse collaborerait avec la plus grande puissance mondiale, le plus grand fabricant d’armement au monde. Ceci pour un appareil qui n’honore pas les délais de livraison. Quatorze clients attendent toujours de recevoir plus de 2500 F35. Les défaillances sont nombreuses.

Si la Gauche continue encore d’ignorer le Gripen et qu’elle se focalise sur le Rafale et l’Eurofighter, alors on sera tenu de collaborer soit avec la France, soit avec l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre ou l’Espagne, pays avec lesquels elle entretient déjà d’intenses collaborations, en tout cas en ce qui concerne les trois limitrophes. Dans le cas de l’Eurofighter, il s’agit même de quatre pays. À noter aussi que toutes ces régions sont plus vastes que la Suisse. Leurs avions bien plus cher que le Gripen.

Si le peuple se mobilise pour le Gripen et que l’armée achète l’avion de Saab, la Suisse aurait la chance de collaborer avec un pays européen non limitrophe, ce qui serait excellent pour trois raisons. Premièrement, la Suède n’a pas plus dominante que la Suisse, économiquement parlant, elle serait ravie de pouvoir collaborer avec nous. Deuxièmement, comme le Gripen E est techniquement sûr et économique, c’est l’option qui présente le moins de risques de complications. Troisièmement, écologiquement parlant, et aussi par rapport aux nuisances sonores, la Suède est la meilleure option pour prêter son espace aérien, et permettre aux pilotes suisses d’y effectuer régulièrement des vols de formation et d’entrainements.

Le DDPS avait sélectionné le Gripen E à la fin 2011, alors qu’il n’avait pas encore volé. Et en juin 2019, alors que le Gripen E était construit en série pour deux pays, le DDPS l’a supprimé du nouveau processus d’évaluation, prétextant le coût, alors que ce choix économiserait 4 milliards par rapport aux autres options. Avec l’éradication du Gripen en 2019, le Conseil fédéral a négligé ses obligations gouvernementales, citées dans l’Article 6 de la LOGA, en particulier le Verset 4 : « Il maintient l’unité de la Suisse et encourage la solidarité nationale tout en préservant la diversité inhérente au fédéralisme. Il contribue à ce que les autres organes de l’Etat soient en mesure d’exécuter de manière appropriée et en temps opportune les tâches qui leur incombent de par la constitution et la loi ». Autrement dit, le SECO, la COMCO et le DFAE doivent aussi assumer leur responsabilité dans ce dossier.

Bertil Rouiller, expert indépendant en aéronautique, La Chaux-de-Fonds

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