Ce diable d’homme a encore sévi. Fidèle à sa vocation d’historien mâtiné de journalisme de haut vol, auteur prolifique d’essais sur la Suisse et de biographies de personnages du terreau lémanique, Jean-Philippe Chenaux, nous sort un nouvel ouvrage dans le style minutieusement documenté qui est le sien.
Quelle merveilleuse énergie! Son travail d’orfèvre, Chenaux le met cette fois au service de la mémoire d’Edmond Jaloux (1878-1949), écrivain et critique littéraire provençal, galonné des lettres parisiennes, qui s’enticha d’une bourgade vaudoise, Lutry, au point d’y résider de manière permanente et d’en faire le pôle de rayonnement d’une communauté d’artistes et d’intellectuels hors du commun.
Crisinel, Roud, Ramuz, Jaccottet, Mauriac, Sartre, parmi les plus connus. Daniel Simond, Emile Heubi, parmi les oubliés. Pour ne pas citer Myrian Weber-Perret, créateur de l’Alliance culturelle romande. Animée par Jaloux de 1944 à 1948, la Société de Poésie de Lausanne ne galvanisa-t-elle pas la Muse, allant jusqu’à concurrencer Lutèce parmi les lieux dédiés à la sculpture des mots et de la pensée.
Comme le relève Doris Jakubec dans la préface, « ce livre est un puits de savoir pour toutes les recherches culturelles sur la première moitié du XXe siècle ». CC
“Un Académicien chez les Vaudois – Edmond Jaloux”, par Jean-Philippe Chenaux, Cahiers de la Renaissance vaudoise, 2022.