PAR YANN LE HOUELLEUR, à Paris, texte et photo
Parmi les ambitions que s’est fixées Emmanuel Macron : réindustrialiser la France dont la part de l’industrie dans le PIB s’est effondrée, en quelques années, à moins de 10 %.
Ainsi que le déclarait ce dimanche sur le plateau de CNews (émission « Le Grand Rendez-vous ») Loïc Le Floch Prigent, un ingénieur qui a dirigé des entreprises parmi les plus importantes de France, le problème cardinal de Macron dont le second mandat a commencé assez misérablement, est le suivant : « Ses paroles ne sont pas suivies d’actes concrets. « Le Floch Prigent, très sévère à l’encontre de la caste au pouvoir, estime en réalité que c’est lors du mandat de Jacques Chirac, une machine à gagner les élections, que les autorités et la bureaucratie ont perdu le sens de la réalité en mettant des bâtons toujours plus nombreux dans les roues des industriels.
Mais il y a pire : la crise très aigüe qui plombe la France, actuellement dirigée par une médiocratie en déroute, touche de plein fouet les petits commerçants, les artisans. Ceux-ci n’en peuvent plus de crouler sous l’augmentation des factures de chauffage et de gaz, une dérive découlant en grande partie de la dérèglementation de ce secteur infligée par la communauté européenne qui a castré ses membres, les privant de leur souveraineté. Voilà pourquoi, en particulier, certaines factures imposées par les distributeurs dans la sphère énergétique ont flambé, multipliées pour certaines par cinq.
Parmi ceux qui souffrent le plus : les boulangers. C’est une lectrice et une collaboratrice du journal numérique Franc-Parler, Fabienne Valero (elle réside à proximité d’Avignon) qui a attiré notre attention.. Elle nous a écrit, « tout simplement » : « Je suis triste et en colère d’apprendre que des boulangeries soient dans l’obligation de cesser leur activité ». D’autant plus triste et catastrophée qu’en novembre 2022 la baguette de pain avait fait une entrée remarquée sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco !
« C’est honteux , poursuit Fabienne Valero. Des artisans qui travaillent dur pour nous fournir ce qui non seulement régale nos papilles mais au delà nous transportent dans notre imaginaire d’enfant. » La boulangerie, dirais-je, est un lieu très symbolique. Les odeurs, les pains les brioches, les croissants, les pâtisseries, les chocolats, les bonbons, ce ne sont que douceurs. Les Boulangers sont aussi quelque part les artisans de nos petits bonheurs.»
On ne peut qu’approuver Fabienne Valerio, surtout lorsqu’on jette un coup d’œil sur le cimetière où ont été enterrées, déjà, tant de boulangeries. Rien qu’en janvier 2023 ce sont 116 boulangeries qui ont éteint leur four et baissé le rideau. Force est de constater que dans de trop nombreux villages et bourgs, la boulangerie est – ou était- le seul commerce encore en fonctionnement. Et de surcroît, on y vendait d’autres articles qui rendaient bien service à la population, et même le journal local.
Le seul qui a réagi, de manière tonitruante, à cette hécatombe, c’est… Cyril Haroun, lors de sa controversée émission TPMP. Il a lancé un appel à la mise en place d’une cagnotte pour venir en aide aux boulangers les plus touchés.
Souvent, on entend, au sein du peuple français, ce constat ; « Ne pourrait-ton pas donner une partie des sommes énormes cédées aux Ukrainiens à nos commerçants les plus fragiles qui crèvent la dalle ? » Pas faux…Il est honteux de laisser à des Français qui bossent tels des malades des miettes, rien que des miettes…
