Tribune libre – Zelensky et le parlement suisse, de qui se moque-t-on?


On aurait pu croire qu’après les multiples mises au point quant à l’origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine, et surtout concernant la corruption de Zelensky et de son clan, à laquelle s’est récemment ajouté le détournement, par le président kiévien lui-même, de 400 millions de dollars fournis par l’Occident sous botte américaine, le parlement suisse ne se déconsidérerait pas une fois encore par son admiration béate et indécente de ce comédien consommé, menteur impénitent et bourreau de son propre peuple qu’il envoie au hachoir quotidien.

Or, force est de constater que les représentants du peuple suisse représentent pour l’essentiel la partie la plus naïve de celui-ci et sont ainsi les dupes d’une propagande issue des officines de Washington, retransmise sans filtre par cette construction américaine qu’est l’Union européenne et par les médias « mainstream » aux mains de milliardaires.

Faut-il répéter ce qui constitue des faits avérés, prouvés, en lecture ouverte pour qui veut bien s’en assurer ?

En 1989, le mur de Berlin s’écroule. Deux ans plus tard, c’est l’URSS qui se disloque. A sa tête, alors, un homme de bonne volonté mais candide : Gorbatchev. Il croit sur parole ce que lui promettent les Américains : que jamais l’OTAN n’incorporera les anciens pays du pacte de Varsovie, que jamais elle ne s’approchera des frontières russes. Ce que semble ignorer le président russe, c’est que depuis l’indépendance américaine, le pouvoir américain ne cesse de mentir, qu’on ne peut en aucun cas lui faire confiance, qu’il signe des traités qu’il se garde aussitôt de respecter, que sa parole ne vaut rien car son cynisme et sa vanité étouffent son sens de l’honneur. Les Britanniques, il faut le préciser, manifestèrent tout au long de leur histoire une propension identique.

Le coup d’Etat de 2014, conçu et soutenu par la CIA – qui ne songe même pas à le nier, – mit en place un gouvernement ukrainien qui revint aussitôt, lui aussi, sur ses promesses : celle de respecter l’autonomie des régions ukrainiennes peuplées à 90 % de Russes et de russophones, de les autoriser à parler leur langue, de l’enseigner dans les écoles, de continuer à baigner dans leur culture. Les glorieux gouvernements et médias occidentaux, américains et européens, « démocratiques et soucieux des droits de l’homme », ont choisi d’ignorer non seulement la forfaiture de Kiev, de passer sous silence, à mesure que s’écoulaient les années, les 15 000 morts russes dans le Donbass et les régions apparentées, soumises à de constants bombardements, mais n’ont pas sourcillé lorsque le ridicule président français Hollande et la sinistre chancelière allemande Merkel ont admis, fiers de leur trahison, que les accords de Minsk n’avaient été pour eux qu’un prétexte et qu’ils n’avaient pas du tout eu l’intention de les faire appliquer. Il s’agissait simplement de laisser à l’OTAN le temps d’armer et de financer Kiev pour lancer, au printemps 2022, l’armée ukrainienne à l’assaut des régions russophones afin de procéder à un nettoyage ethnique. Que pouvait faire la Russie, sinon intervenir pour empêcher le massacre de ses concitoyens ?

Là était le piège, un piège confectionné de longue date par le pouvoir profond américain, lequel n’admet ni qu’on conteste sa volonté de domination mondiale absolue ni que quelque nation que ce soit prétende vivre selon ses propres mœurs, son propre héritage historique, sa propre vision du monde. Ce qui n’aurait été qu’une simple opération vite réglée s’est alors transformé en une guerre sans fin par la fourniture d’armes, de munitions et de capitaux au gouvernement de Kiev.

En regard d’une telle réalité, qu’a-t-on vu à Berne, ce 15 juin 2023 ? Un spectacle qui donne envie de vomir.

Rapportons-nous en à “La Liberté” du 16 juin : au palais fédéral, « les parlementaires sont debout. Les applaudissements nourris durent. » C’est que le comédien Zelensky vient de s’exprimer par écran interposé. L’homme est roué ; il a compris depuis belle lurette que l’Occident est dirigé par des pantins qui ne demandent qu’à lécher le pus de la propagande qu’il subit ; qu’il n’est pas difficile de lui paraître « impressionnant ». Les plus grandes énormités passent : l’Ukraine ne demande qu’à « redevenir une terre de paix ». Quand l’a-t-elle jamais été ? En massacrant des russophones à Odessa ? En rendant les terres ukrainiennes russes invivables en dépit des promesses ?

Un député, cédant à l’enthousiasme, s’écrie : « Il s’est adapté à notre culture et à notre processus démocratique pour nous parler de paix ». Depuis quand l’Ukraine manipulée par Washington, trahissant les espoirs d’une partie signalée de sa population est-elle démocratique ?

Et parlons de la démocratie suisse et de sa vision de la paix. N’a-t-elle pas manifesté depuis le début de la mainmise américaine sur l’Ukraine, sur la Commission européenne, sur les gouvernements européens la même haine antirusse littéralement pathologique qui anime tous les autres ? Ne sacrifie-t-elle pas sa neutralité, sans demander au peuple son avis, pour obéir aux ordres du gouvernement impérialiste américain ? N’impose-t-elle pas aux citoyens helvétiques une paupérisation voulue par les élites mondialistes au moyen de sanctions iniques contre la Russie ?

Disons-le : la Russie, en débutant l’opération spéciale en février 2023, n’a pas transgressé le droit international, elle l’a respecté scrupuleusement. En effet, le droit d’ingérence d’un Etat à l’intérieur d’un autre Etat est prévu lorsque celui-ci opprime sur son territoire une minorité issue de celui-là. Toute nation, en effet, a le droit d’intervenir dans n’importe quel pays dès lors que ses ressortissants sont menacés dans leur existence même, ce qui est le cas des Russes et russophones en Ukraine. Ce point, la sagesse chinoise l’a récemment mis en exergue. Et puis, de qui se moque-t-on ? Les Etats-Unis, non seulement s’asseyent depuis toujours sur le droit international, mais ils l’ont remplacé par leur droit à eux qu’ils s’efforcent d’imposer au monde entier.

Michel Bugnon-Mordant, Fribourg

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