L’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL) communique:
En 2018, une étude mandatée par l’ASL a révélé que chaque année, 50 tonnes de plastiques contaminent le Léman. Consciente de l’urgence de la situation, la Commission pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) a intégré cette préoccupation dans son plan d’action 2021-2030 et a confié un des sujets de recherche à l’ASL qui a mis en place le projet Pla’stock sur 18 plages suisses et 7 françaises. Celui-ci combine science participative (100 bénévoles suisses et français sur le terrain pour traquer les macroplastiques, sur notre image © ASL.JPG la plage de Préverenges) et caractérisation scientifique des microplastiques en collaboration avec le département F.-A. Forel de l’Université de Genève.
Disparition illusoire des plastiques
Près de 50% des macroplastiques sont encore identifiables, tandis que le reste se présente en fragments de plus en plus petits, donc de moins en moins reconnaissables car fragmentés. D’ailleurs, l’étude souligne la présence massive de microplastiques primaires (fibres textiles, microbilles…) ou provenant de la fragmentation des macroplastiques. Les déchets les plus fréquemment retrouvés sont les films alimentaires (27%), les pellets destinés à la fabrication d’objets (18%), les coton-tiges (8%), les déchets issus de la construction (4%), les fibres plastiques utilisées dans le béton projeté (3%), ainsi que les mini-grilles plastiques (biomédias) de stations d’épuration des eaux usées (STEP) (2%).
Aux Grangettes, la plus grande zone naturelle du Léman, le plastique règne
La plage de l’Empereur aux Grangettes présente des concentrations de plastiques plus de deux fois supérieures à celles de la plupart des autres sites. Les alentours de la plage sont particulièrement touchés par cette pollution, des dizaines de mètres cubes étant chaque année retirés du secteur. La présence de l’embouchure du Rhône et du Grand-Canal, ainsi que les vents et courants pourraient expliquer cette abondance exceptionnelle.
Nouveau déchet découvert
L’étude Pla’stock a permis de découvrir la présence d’un nouveau déchet dans l’environnement. Il s’agit de fibres utilisées pour solidifier le béton lors de la construction de tunnels. Lors de la projection de béton enrichi de ces fibres sur les parois et la voûte du tunnel, environ 25% d’entre elles se retrouvent au sol. Elles seraient ensuite transportées par les eaux de ruissellement et les pneus des camions de chantier. En outre, les gravats sont « revalorisés » et se retrouvent, truffés de plastiques, dans nos routes. Dès lors, l’ASL a alerté les autorités ainsi que la CIPEL et organisé une séance avec les représentants des offices cantonaux. L’OFEV a également été informé et le dossier est actuellement en cours de traitement. Affaire à suivre des deux côtés de la frontière.
Bonjour,
Votre enquête est très intéressante et je vous en remercie. Obsédée par le problème du plastique depuis de très nombreuses années, j’arrive à en avoir très peu mais il reste toujours les articles de pharmacie et de parfumerie. Ne serait-il pas possible de supprimer ce “tabou” au sujet des pharmas? Pourquoi ne pas revenir à plus de verre? Et les champoings dans des bouteilles de verre, les gels-douches, on peut utiliser du savon à la place. A Bâle, il y a beaucoup de travail à faire.
Marie-Françoise Rochat