Tribune libre – Mais quand François s’arrêtera-t-il?


Alors que le souverain pontife, notre Saint Père pour certains, François pour d’autres qui le tutoient, n’est pas, du haut de ses 87 ans, dans une forme resplendissante, il continue de nous honorer de ce sourire lumineux qui a couronné ses 10 ans de règne à la tête de l’Eglise Catholique.

Dans la lignée de Jean-Paul II et Benoît XVI, il n’a cessé de se battre pour la dignité humaine, battant en brèche les travers du clergé, militant pour l’écologie avec sa nouvelle exhortation apostolique ‘Laudate Deum’, et attirant l’attention sur l’immigration, le tout dans un esprit de Pardon, d’Amour, de Paix et d’Espérance Fraternelle (le ‘PAPE F’, 3ème appellation symbolique). Un homme politique comme on les aime car il est vraiment là pour défendre l’humanité !

Après Lesbos et Lampedusa, deux passerelles pour les migrants en Méditerranée, il est venu à Marseille. Il ne venait pas en France, au sens propre, ou à sa capitale, car il voulait marquer les esprits, une 3ème fois, sur ces plaques tournantes qui accueillent, au mieux, ceux qui cherchent un meilleur avenir ! Et plutôt que d’aller vers les heureux qui ont dû faire le voyage pour le voir, il est allé vers la France d’en-bas pour leur ouvrir les bras… Un geste historique puisqu’il s’agit de la 2ème ville de France.

N’est-il pas dit que les premiers seront les derniers, dans la Bible ? L’immigration est un phénomène de civilisation qui date de la Préhistoire et il reste encore plein de terrain à conquérir, des denrées en surplus, encore faut-il quitter son costume d’assisté pour revêtir celui d’aventurier, hommage à Pierre Rabhi ! Les pilgrims US nous l’ont prouvé ; ne sont-ils pas devenus la nation la plus riche, qui, peut-être essaie de trop réserver sa prospérité à ceux qui s’engagent à fond… Nul n’est parfait !

Revenons au PAPE F qui parle de vies brisées, de rêves anéantis, de morts ensevelis. Berceau ou tombeau, la matrice maternelle de la Mare Nostrum, reste la mosaïque de 3 monothéismes et 7 grandes civilisations ; on l’a traversé dans les 2 sens, Nord-Sud, Est-Ouest à la recherche d’un nouvel eldorado. 56 ans que les Papes parlent de migration, depuis que Paul VI a sorti son encyclique ‘Popularum Progressum’, introduction à la Doctrine Sociale de l’Eglise qui n’a cessé de l’embellir.

Sortir de la misère, rechercher la dignité humaine, le cœur ne se partage pas, il ne peut être qu’un et un seul moteur humain, symbole du corps, de l’âme et de l’esprit. Cela s’appelle la culture de l’humanité, à hauteur de fraternité plutôt que gouffre de l’égoïsme… Le PAPE F parle de culture de l’indifférence, il est dur mais il veille au grain et se doit d’appeler les chrétiens à un effort qui remette l’église au milieu du village : la solidarité !

Non, le PAPE F n’accuse pas, non, il ne critique pas tant que cela, il est le messager de la transformation et il faut des gens comme lui pour nous faire passer du faire, avoir et paraître, au trépied de la vie qui est : faire, avoir et ‘ETRE’. Doit-on donner du sens à la vie, un petit coup de main, comme beaucoup, ne peut qu’amener, chacun, à faire sa part, tel le colibri de la fable !

Alors, il faut faire intervenir l’éducation au plus jeune âge, laisser chacun se tourner naturellement vers son compagnon de jeu et ne pas fermer la porte à l’autre, sous prétexte de différence. Cultivez votre différence, c’est une partie de votre richesse mais, ouvrez vos cœurs tout grand à l’étranger, hommage à Georges Brassens dans sa chanson pour l’Auvergnat ! L’appel du PAPE F était vibrant, comme a titré ‘Le Monde’. A-t-il résonné dans nos cœurs ou est-il vain ? Votre réponse !

Il coordonne tout pour la fête de son Saint Patron, François d’Assise, le 4 octobre : le début de la réforme désiré, par beaucoup, de l’Eglise avec le ‘synode sur la synodalité’ ; la parution de la suite de son encyclique ‘Laudato Si’’, sur le bien commun (écologie, climat, déchets…) ; la reconnaissance du travail de Jean-Paul II sur les rencontres d’Assise pour la paix et qui ont débuté voilà 37 ans… Quel courage, quel cœur à l’ouvrage, quelle prestance derrière son sourire souvent dominant, malgré sa santé ! 

Merci, merci, merci, ‘PAPE F’ d’être le pourvoyeur des thèses difficiles, pas le fossoyeur des errants intrépides !

©Martin de Waziers, Bruxelles

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