Les Alpes françaises organiseront les JO d’hiver 2030 au nez et à la barbe de la Suisse. Gourmande dès qu’il s’agit de sport, domaine hautement lucratif, la France ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle convoite rien de moins que le siège de la FIFA, nous apprend le correspondant des journaux Tamedia à Paris. La chose n’est pas encore faite, loin de là, mais cette éventualité gagne en crédibilité après la visite en Suisse d’Emmanuel Macron.
De quoi donner des sueurs froides à la ville de Zurich qui héberge l’instance dirigeante du football mondial. Moins en raison de voir un contribuable important s’éloigner – la FIFA ne paie presque pas d’impôts – que du fait du tort potentiel en termes d’image et d’emplois. Il ne manquerait plus que la Suisse perde le CIO! L’hypothèse est-elle si invraisemblable? Sur les bords du Léman, Emmanuel Macron n’a pas hésité à fausser compagnie à son grand ami Alain Berset pour visiter le Musée Olympique et s’entretenir avec le président du CIO.
Tout occupés à bisounourser à propos des mamours échangés entre les couples présidentiels français et suisse, les médias locaux ne se sont pas posé de questions. Nul ne s’est demandé pourquoi la ville de Lausanne, elle, n’a pas déroulé le tapis rouge pour Macron. « Lausanne, capitale olympique », dit le slogan. … Et bien qu’elle me sourie, je sens bien qu’elle se méfie, aurait complété Adamo.
On parle même d’un retour aux sources puisque le siège de la FIFA était en France à sa fondation en 1904. Son exil suisse en 1932 serait dû justement à des raisons fiscales, la FIFA n’acquittant que 23 millions de dollars d’impôt pour 2,4 milliards de résultat net.
Après avoir perdu toute crédibilité extérieure, il paraît essentiel au Président Macron de tenter d’amadouer les instances sportives de renommée internationale en Suisse. Mais la candidature de Paris ne saurait déroger aux règles de sécurité, salubrité et mobilité, condition impérative au maintien de la confiance en l’image de la France à l’étranger, surtout en Afrique.