Un nouveau journal pour Genève. Le projet revient à l’ordre du jour à l’heure où le groupe zurichois Tamedia songe à redistribuer les cartes en Suisse romande, menaçant la “Tribune de Genève”. Et si ce nouveau titre s’appelait “La Gazette de Genève”? Une tentative unique a été faite en janvier… 1999, après la mort du “Journal de Genève”. Encouragé par l’éditeur (de livres!) Michel Slatkine, un groupe de journalistes emmenés par l’auteur de ces lignes s’est attelé à la rédaction d’un journal de 8 pages, intitulé “La Gazette”, justement. Des plumes comme Annick Jeanmairet ou Anouch Farrokh, des articles parfaitement intégrés dans les réalités de l’époque. Ou ce texte de feu l’historien André Reszler: “Europe centrale, mais où en est la société?”. Avec cette conclusion: “Par opposition à l”opacité’ des sociétés occidentales, celles de l’Europe centrale restent pénétrables à l’oeil nu. Mais les interlocuteurs restent peu nombreux, le passé continue de jeter son ombre sur le présent”. C’était il y a 25 ans. Tant de choses ont-elles changé depuis? Pour revenir au thème de cette brève, la renaissance d’un journal à Genève, le projet de Gazette avait fait long feu en 1999. Reste que le feu couve toujours sous la cendre.
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Petit courriel envoyé le 2 septembre à la rédaction du journal “20 minutes”.
Bonjour,
Il y avait trois équipes romandes de Super League sur le terrain ce we dernier mais seule une, Servette, a les honneurs d’un papier sur presque une page.
Pourquoi pas. Sauf que c’est presque régulier, dirais-je. Alors que vos lecteurs se situent également en amont du lac…
L’encadré en pied de page comporte d’ailleurs une erreur révélatrice. Le petit article dit bien: « … Lausanne a tenu YB en échec… », ce qui représente la version exacte. Mais le titre exprime le contraire: … « Sion et le LS tenus en échec »…
La rédaction genevoise prendrait-elle sa revanche sur Lausanne qui semble l’emporter dans les sombres desseins stratégiques de Tamedia?
Cordialement,
Christian Campiche
Supporter du LS mais ex-fan de Servette!
A ce jour le gratuit n’a pas répondu.
Il n’a pas besoin, dans le fond.
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“Au Venezuela, des journalistes utilisent l’intelligence artificielle pour contourner la répression”, nous apprend un mini-sujet de la RTS. Ils peuvent ainsi noyer le poisson et se cacher derrière l’anonymat du robot. Une bonne idée? Pas sûr! Mieux vaudrait réfléchir aux conséquences de cette technologie absolument dangereuse pour les auteurs de tous bords, à la merci de contrefaçons et de piratages. Avec l’algorithme, plagier devient en effet un jeu d’enfant. Un bon exemple vient malgré tout de Californie. L’État d’où tout part vient en effet d’adopter une loi régulant l’IA.
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Venezuela toujours. L’ONG Human Rights Watch (HRW) y dénonce des “violations généralisées des droits humains” et appelle à des sanctions. L’accusation n’est probablement pas fantaisiste mais elle serait encore plus crédible si elle émanait de sources indépendantes. Citant le directeur du Center for Economic and Policy Research à Washington, Mark Weisbrot, le dictionnaire en ligne wikipedia relève que HRW « s’aligne au centimètre près sur la politique étrangère des États-Unis en Amérique latine. Il est par exemple reproché au directeur exécutif de la division « Amériques » de l’organisation, José Miguel Vivanco, des propos contre les présidentes brésilienne Dilma Rousseff et argentine Cristina Fernández de Kirchner et d’avoir peu réagi lors des coups d’État contre les présidents hondurien Manuel Zelaya en 2008 et haïtien Jean-Bertrand Aristide en 2004.”
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Feu Marcel Heimo, l’ancien chef de la Direction de la coopération au développement et de l’aide humanitaire du Département fédéral des affaires étrangères, voyait tout juste en 1991. Dans une longue analyse publiée par la revue étudiante Civitas, il appelait de ses vœux une politique de coopération au développement plus généreuse. Simultanément, ce haut fonctionnaire fribourgeois mettait en garde contre les conséquences de la dénatalité face à la poussée de l’immigration en Suisse, situation qu’il jugeait potentiellement dangereuse pour la stabilité du pays du fait de son potentiel de “désintégration de l’identité” ainsi que d’un “éclatement de la société et de ses institutions”. Il y a 33 ans, la Suisse comptait environ 6,8 millions d’habitants. Aujourd’hui, elle a passé le cap des 9 millions. Responsable de cette croissance qualifiée de fulgurante, carrément un record européen: l’économie suisse, florissante. L’aimant à deux faces.
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Le Médusé a surpris deux galonnés en grande conversation devant la gare de Lausanne. Quand un gradé suisse romand rencontre un gradé suisse allemand que se racontent-il? Des histoires de gradés suisses, pardi! Yes, but in english, siouplé! Babel qui triomphe à l’armée “fait craindre des dérives”, écrivait “Le Temps” en 1999: “dans un pays où cohabitent plusieurs cultures, l’anglais pourrait devenir l’idiome commun des officiers suisses, indépendamment de tout engagement international”. La réalité rejoint la fiction mais ce n’est pas l’otanophile ministre des armées qui s’en plaindra.
Christian Campiche
En anglais, quoi d‘autre? L‘otan approche à grand pas, comment guider un mulet face à ce machin? Et puis nous devons recevoir à bras ouverts ces idiomes de l‘est ayant oublié Voltaire mais pas l‘autre (Hamlet?). Si la vie me donnait cette chance, j‘irais (peut-être) prendre des cours vert-de-gris.