La Paix, la trêve ou le conflit, que faire ?

PAR MARTIN DE WAZIERS

Si le conflit est l’acte de se frapper l’un l’autre (con-fligo), il n’en faut qu’un pour le démarrer mais les deux pour faire la paix. Entre les deux extrêmes, il y a heureusement la trêve qui a marqué de nombreux arrêts temporaires, un suspens du temps dans l’éternité, un drapeau blanc comme neige et la beauté d’un sourire partagé plutôt qu’un rictus accablé par le mal ! L’adage ne dit-il pas : ne fais pas à l’autre ce que tu n’as pas envie qu’il te fasse ? Alors !!!

Men shall always be men, dit l’autre adage ! Faut-il pourtant excuser des comportements tels que l’agressivité, la domination, l’insensibilité ou l’infidélité ? Faut-il que l’Homme dusse jouer des coudes à longueur de journée pour conserver son territoire ? Alors, oui, mais, ma liberté s’arrête là où commence celle de l’autre et cela s’appelle le respect, re-specto en latin qui exprime ‘bien regarder l’autre’, avec insistance, pour essayer de l’écouter et le comprendre !

La sobriété heureuse de Pierre Rabhi

Si les jeux olympiques ont comme devise, celle du Père Henri Didon, reprise par Pierre de Coubertin, «altius, citius, fortius» (plus haut, plus vite, plus fort), ils ont aussi cinq valeurs fondamentales centrées autour de la paix avec respect, excellence, fraternité, tolérance… On comprend pourquoi les jeux olympiques sont aussi un lieu où les conflits sont interdits, entre autre par la valeur de « fair play » qui rejoint presque, à sa façon, les cinq, ensemble.

Fonction archétypale de l’Homme, la sécurité est le second étage de la pyramide de Maslow qui décrit nos besoins fondamentaux… à commencer par le physiologique : sommeil, sport, sustentation et s… ceux que j’appelle volontiers les 4S ! La sécurité est celle d’un toit ou d’un territoire, d’une défense ou d’un bodyguard, et de moyens financiers qui nous permettent de subvenir au nécessaire ! Si l’on se contentait de la sobriété heureuse de P. Rabhi, why not ?

Pugilat continu de tyrans

En fait, couplé à l’archétype sécuritaire, il y a le guerrier, le héros et l’aventurier et, qui dit ce trio, dit automatiquement une certaine forme d’ingérence les uns chez les autres. Ne dit-on pas ‘fous-moi la paix’ à l’enfant turbulent qui vient troubler le repos du conquérant qui revient de sa balade quotidienne en quête de la pitance qu’il rapportera à sa tribu ? Le seul endroit où il a une opportunité de calme ‘relatif’ est son antre tenu à merveille par le chef du foyer !

La paix n’est ni une utopie, ni l’idéalisme des optimistes forcenés, elle est réaliste mais elle est un équilibre à trouver entre une conquête raisonnable qui peut mener à une assemblée qui se tienne globalement et un pugilat continu de tyrans ou dictateurs en proie à un démon du pouvoir qui les pousse à le développer. On parle souvent de démocratie mais il nous faut un dirigeant : il pourrait céder à une mégalomanie, s’il n’est pas retenu dans ses élans.

Un des problèmes fondamentaux de la postmodernité que nous vivons depuis la fin du 20ème s. est de surmonter le désenchantement, après la désagrégation des repères culturels ou religieux, de l’humanité confrontée aux faillites écologiques, économiques et sociales ! Les joutes sont désormais verbales mais pourraient vite dériver dans le retour des révolutions sociales et l’équilibre risque d’être définitivement rompu, merci aux media qui le minent !

La paix est aspiration humaine

Oubliez les nouvelles et vous avez déjà un ingrédient pour ne pas vous risquer dans la peur continuelle du désastre ambiant. Allez vous installer à la campagne, si vous n’êtes pas dans le paraître ou dans une fonction que vous ne pouvez réaliser en virtuel, car le bonheur est dans le pré, surtout à notre époque de destruction environnementale ! La paix est aspiration humaine, que vous lisiez la pensée chinoise, les philosophes grecs ou les sages du siècle.

Il y a 60 ans, Jean XXIII écrivait une belle encyclique, Pacem in Terris (la paix sur terre), qui a fait couler beaucoup d’encre et les papes se sont succédé en en faisant un thème majeur. Se font-ils écouter ou n’est-ce que parole d’évangile, perçue de façon distraite ? François a décidé de faire de 2025, un jubilé de l’espérance, est-ce un rêve ou l‘apothéose d’un désir profond de maintenir la paix ? Heureusement, nous approchons de la trêve… celle de Noël !

©Martin de Waziers

Cet article est le deuxième d’une trilogie que l’auteur, Martin de Waziers, consacre à la paix. Le texte précédent s’intitule: « Conflit comme mode de vie« 

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