Seigneur, fais de moi un instrument de paix ! Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie… Attribuée à St François d’Assise, elle est prière universelle !
Au repas familial, je propose souvent des thèmes importants et demande à chacun de dire ce qu’il pense, ce qu’il ressent, ce qui l’émeut dans le sujet. Nous ne cherchons nullement le débat, les prises d’opinion forcenées ou la mise en avant de l’ego de l’un ou de l’autre, et seulement un échange, un partage, une façon de nous faire évoluer à l’écoute de l’autre ! Et aujourd’hui, ce fut ‘la paix, pour vous, qu’est-ce ?’ Chacun a fait, à l’habitude, son exercice !
Deux yeux et deux oreilles pour veiller au respect
Entre la poire et le fromage, entre Noël et le Nouvel An, c’est la trêve des confiseurs ; ils ont tellement œuvré, depuis Saint Nicolas le 6 décembre jusqu’à la fin de l’Avent, qu’ils peuvent mettre la clé sous la porte et se préparer pour la galette des Rois de l’Epiphanie. Le retour de la lumière, la joie des fêtes de famille où l’on évite les sujets qui fâchent et se concentre sur ce qui est, typiquement, une période calme, au coin du feu avant les bonnes résolutions !
Mais il faut partir d’un bon pied ; le Pape a créé la Fête Internationale de la Paix le 1er janvier, pour faire suite aux Rencontres d’Assise démarrées par Jean-Paul II le 27 octobre 1986. 130 responsables des religions du monde ont enrichi le dialogue interreligieux en l’année de la paix instaurée par l’ONU. Si l’on peut espérer la paix en famille, instaurons-la dans nos lieux de prière et dans le monde lors de la Journée Internationale de la Paix les ‘21 septembre’ !
Si l’on a deux yeux et deux oreilles, c’est pour respecter, regarder avec insistance selon le latin re-specto, et écouter avec bienveillance : alors notre bouche peut s’ouvrir au dialogue et l’assemblée trouver le ‘juste milieu’. Mais n’est-ce pas, à l’inverse, source de conflit lorsque l’on s’arc-boute derrière son opinion. Marchais, cet ancien communiste, ne disait-il pas : vous venez avec vos questions, je viens avec mes réponses ; façon d’affirmer qu’il n’écoutait pas !
La tolérance est indispensable à la paix
Même si je n’aime pas beaucoup ce mot réducteur, la tolérance est indispensable à la paix. Si l’on ne peut tolérer les crimes contre l’humanité ou les actes vils de la vie quotidienne, on se doit de tolérer la diversité et fonder la fraternité. L’homme est un animal social qui vit de relation humaine, relation à soi, relation à l’autre, relation alentour d’où le respect du bien commun donc de l’écologie. Pour préserver Gaïa, préservons l’habitat et tous ses bienfaits.
Mais, de toute éternité, l’Homme a cherché à conquérir pour acquérir, appât du gain dès la cour d’école où l’on instaure la compétition, à commencer par les jeux, drôle de manière de travailler la paix et pourtant… Les Jeux Olympiques seraient-ils symbole de paix, que nenni, car ils ne sont qu’occasion de trêve et interdiction de faire état des sujets qui fâchent. La paix devrait être un sujet d’éducation nationale et internationale, dès le plus jeune âge, pour tous !
La dualité fait partie de notre ADN
Ne soyons pas naïfs, les mouvements ‘peace and love’, ‘faites l’amour pas la guerre’ ont eu leur heure de gloire après 1968 mais la dualité fait partie de notre ADN puisque la nuit suit le jour, le blanc s’oppose au noir, le bien au mal… Par contre, cette danse des opposés n’a nul besoin d’être poussée à l’extrémisme que nous vivons, aujourd’hui, dans tous les domaines. La paix doit s’instaurer, non pas comme opposée de la guerre, mais comme ‘juste milieu’.
Et cela ne commence-t-il pas par chacun de nous qui accepte de trouver un équilibre stable plutôt qu’une course en avant à la recherche d’on ne sait quoi… Le bonheur ? Mais, alors, œuvrons individuellement et commençons personnellement à chercher la paix dans sa vie, plutôt que des noises à tout bout de champ. Pace e bene, disait Saint François en guise de salutation, la paix et le bien que nous pouvons partager main dans la main, PACE E BENE !
©Martin de Waziers
Par cet article, l’auteur, Martin de Waziers, clôt une trilogie sur la paix. Le texte précédent s’intitule: « La Paix, la trêve ou le conflit, que faire? «