Famille-fraternité-fratrie (2/3) – Quand la solidité de la cohésion familiale se voit confrontée au défi de l’adversité

PAR MARTIN DE WAZIERS

Dans le premier article de cette série consacrée à la thématique famille-fraternité-fratrie, j’exposais ces 3 notions pour en montrer la subtilité et l’importance de ce qui doit les unir, l’amour inconditionnel que l’on devrait se donner! Concentrons-nous donc sur la famille, cet écosystème des parents et de leur descendance directe, ce 1er lieu d’éducation, du latin e-ducere, mener les nouvelles pousses de l’état de nourrisson à celui d’enfant, d‘adolescent, en train de croître, et d’adulte !

C’est le refuge initial, tel le nid que l’oiseau va soigneusement confectionner, brindille par brindille, et où l’on va nourrir l’oisillon jusque ce qu’il démontre sa capacité de voler de ses propres ailes et crée… le nid vide. Trauma important des parents, la majorité aura permis à l’enfant de chercher son indépendance, son autonomie et enfin acquérir sa liberté, non pas au détriment des géniteurs, mais, au contraire, à la fierté de ceux-ci, leur travail accompli.

Des ailes qui permettent de s’élever

Devrait-on plutôt parler d’œuvre car, si l’on donne des racines bien ancrées dans le sol, en particulier des valeurs partagées (humilité, sincérité, courtoisie, discrétion, gratitude, etc.), l’on donne aussi des ailes qui permettent de s’élever : confiance en soi, estime de soi et amour inconditionnel à commencer par soi-même ! Entre ces deux extrêmes, on retrouve les comportements, les attitudes, les personnalités qui forgeront l’avenir de nos petits chéris !

Janine Boissard, écrivain à succès pour ses romans très bien ficelés, a parfaitement décrit l’esprit de famille dans une série éponyme que je peux recommander pour en avoir lu les 6 tomes. L’esprit de famille, dit-elle, je le vois comme un arbre, comme la sève qui passe dans cet arbre. C’est bien cette sève, riche, nourrissante, qui permet aux Moreau, ainsi qu’à ceux qui les entourent, de regarder en face et d’accepter, sans faiblir, la mort, l’amour, la vie !

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?

Avoir « l’esprit de famille », c’est aimer se retrouver parmi les siens, non pour s’y enfermer, mais pour y prendre des forces afin de mieux s’ouvrir aux autres. Quelle surprise pour les parents que de procréer à partir des deux mêmes géniteurs et d’avoir de telles différences ! Cependant, c’est ce qui va mettre du mordant dans les activités, dans les contacts, dans les imprévus de la vie, y c. les rencontres que chacun va faire et ramener à la maison pour voir.

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? Certains se souviendront de ce succès du box-office français, voilà 10 ans ! 7 million d’entrées et le plus gros succès de 2014, ce film ne vieillit pas puisqu’il traite de ce que vit un couple ‘bon chic bon genre’ catholique de confession et qui va voir ses 4 filles engager des mariages plus surprenant les uns que les autres. Ils sont dans l’air du temps où l’on prône diversité, tolérance, ouverture, tout politiquement correct !

La cohésion est fondamentale dans une famille et c’est, en général, dans l’adversité, que l’on va s’apercevoir de cette solidité. L’accident de l’un, la mort de l’autre, coup dur pour le 3ème, tout est bon pour rameuter les uns avec les autres. Par contre, une situation imposée telle la COVID dont le 1er confinement a forcé le coliving familial ou une transmission difficile à gérer sont occasions de discorde qui remettent en exergue les différences d’évolution de chacun.

Osons rechercher l’équilibre!

On aura beau avoir démarré avec le choix du roi (fille puis garçon), l’équilibre filles/garçons ou le fabuleux quatuor de l’un ou l’autre genre, l’âge adulte et le rôle parental, avec l’apport d’un conjoint, vont tout modifier. Les influences du faire, de l’avoir et de l’être, que l’on peut appeler le trépied de la vie, vont transformer chacun : on ne t’a jamais vu comme cela, nous dicte la conduite surprenante. Était-elle refoulée ? Est-elle justifiée ? Est-elle un obstacle ?

L’amour inconditionnel, le respect de chacun dans son rôle et le pardon nécessaire après un affront sont les tenants de la cohésion si riche lorsque la famille doit résister à tant de défis ! Mais il faut accueillir les heurts internes comme des opportunités de renforcer les bases qui nous seront tant nécessaires sur le terme. N’oublions jamais que l’on a eu des périodes où l’on se sentait confidents, alliés, piliers d’une même unité. Alors osons rechercher l’équilibre !

©Martin de Waziers

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