Une belle semaine vient de se terminer, celle du bel espoir, du nom d’un trois-mâts qui vient d’accoster, à nouveau, à Marseille après 8 mois de cabotage sur les rives de Méditerranée ! Le monde d’aujourd’hui, plus que de paroles, a besoin de signes et de gestes qui donnent de l’espérance. Si l’espoir peut n’être qu’attente passive, l’espérance appelle à l’attention active et la réaction qui vient d’un engagement certain, de l’envie, de la volonté et de la motivation !
Le résultat est dans le but, mais on ne félicite pas, assez et surtout, le chemin pour y arriver. 200 jeunes récupérés en tournante sur les rives de Mare Nostrum (le nom hérité de Rome et de l’expansion de son empire) venaient de culture et religion diverses, principalement des 3 monothéismes ayant vu le jour à son pourtour. Dans le dialogue et le respect, ils ont créé des ponts entre eux, et ce vivre ensemble leur proposait de devenir des bâtisseurs de paix !
Pour la paix toujours fragile et toujours menacée
Semaine démarrée en beauté ce 25 octobre 2025 car, le 26, se tenait à Rome la conférence ‘Oser la Paix’ sous l’égide de la Communauté de Sant ’Egidio, mouvement laïc né à l’aube du renouveau chrétien de Vatican II, et engagé contre la pauvreté et pour la paix du monde. Un parterre impressionnant de personnalités de renom dont la Reine de Belgique et le Pape Léon XIV, a animé la rencontre, inspirée de l’initiative de Jean-Paul II à Assise, voilà 40 ans.
Ce 27 octobre, on célébrait l’anniversaire des rencontres d’Assise, réunions interreligieuses ayant eu lieu dans la ville d’Assise en 1986, 1993, 2002 avec Jean-Paul II qui conviaient des représentants des religions mondiales. Selon ses propres mots, le fait d’être réunis à Assise est pour prier, jeûner et cheminer en silence, et cela pour la paix toujours fragile et toujours menacée, peut-être aujourd’hui plus que jamais : 40 ans plus tard, son message est présent.
Pourquoi Assise?
Pourquoi choisir Assise ? Tout simplement parce que la ville a bercé la vie de Saint François connu comme patron du dialogue interreligieux. En 2019, on a rappelé le 800ème anniversaire de la rencontre entre François d’Assise et le sultan égyptien Malik al-Kâmil à Damiette. C’est une belle histoire où il avait franchi les lignes ennemies pour établir le tout premier dialogue entre chrétiens et musulmans… la graine était semée et a permis d’espérer tous ces siècles.
Or, en 2019, le pape François a signé un document historique pour le dialogue interreligieux, avec le grand imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayeb, le 4 février, sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune ! Le texte aborde notamment les thèmes du fanatisme religieux, de la liberté religieuse et des droits des femmes. C’est devenu un guide, pour les nouvelles générations, de culture du respect réciproque dans la fraternité humaine.
Ce texte a inspiré la résolution des Nations Unies, qui désigne le ‘4 février’ comme Journée Internationale de la Fraternité Humaine. C’était la première fois dans l’histoire qu’un pape, le principal leader chrétien dans le monde, signait une déclaration commune avec un leader de l’islam. Vatican II, sous l’inspiration de Jean XXIII, suite à WW2 et la Shoah, avait demandé que l’on adresse la question du rapport judéo-chrétien ; Paul VI, à sa suite étendit le spectre.
Dialogue entre toutes les religions
Il y a 60 ans, le Concile publiait la déclaration Nostra Aetate (notre époque) originellement consacrée au dialogue entre Catholiques et Juifs puis donc étendu par lui à toutes religions. Elle exprimait une estime particulière pour le judaïsme, condamnant tout antisémitisme et soulignant les points communs comme l’adoration du Dieu unique et le recours à la prière, à l’aumône et au jeûne. Il a donc ouvert la porte à 60 ans de dialogue et respect interreligieux.
Avant toute religion (qui relie les hommes), il y a la spiritualité, spir ou souffle de vie et sens à donner à sa vie ! Notre esprit nous relie au sacré ; il suffit de s’inspirer de l’odyssée du sacré, que vient de publier Frédéric Lenoir, pour en voir son évolution. Quelle que soit la croyance, tout est lié : Abraham a eu 2 fils, Ismaël et Isaac, Jacob est devenu Israël et sa descendance nous a donné Jésus, qui était juif… Comme toute famille, il nous faut retrouver la fraternité !
©Martin de Waziers, Bruxelles
