Les peuples du nord émigrent vers le sud pendant leurs vacances. La grande transhumance ne connaît pas de saison, l’hiver n’y échappe pas. Combien de salariés n’ont-ils pas déjà organisé depuis longtemps leur plan de fuite entre Noël et Nouvel An, vers le Kenya ou une île des Caraïbes? Bye, la foule des marchés de décembre, à nous les bungalows serrés en rang d’oignon sous les cototiers! Pendant que les masses opulentes se bousculent pour réserver leur vol charter, les peuples du sud font le chemin inverse, mais dans d’autres conditions. Des “boat people” risquent leur vie sur des embarcations de fortune, beaucoup ne parviennent jamais sur les côtes d’Europe. La Méditerranée est devenue un vaste cimetière. Ces réfugiés sont les victimes de la famine et des violences qui s’abattent sur le territoire où ont vécu leurs ancêtres. Souvent, les conflits ont la même origine, elle est poisseuse: le pétrole qui conduit la Chine à disputer aux “majors” occidentales la maîtrise des puits. Installés dans leurs donjons ouatés, pouponnés par les G.O. de voyagistes cotés en Bourse, les touristes européens ne voient rien de tout cela. Le veulent-ils, d’ailleurs?
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