C’est un véritable cri de détresse que lancent les responsables de “Gauchebdo”, l’un des derniers journaux d’opinion de Suisse romande. Successeur de “La Voix Ouvrière” l’hebdomadaire, qui compte 1000 abonnés payants (en recul depuis 2006), est au pied du mur.
Dans un courrier adressé à une poignée de mentors du monde des médias, Julien Sansonnens, éditorialiste et membre du comité de la Société d’édition de Gauchebdo n’y va pas par quatre chemins: “la situation financière est extrêmement préoccupante. Nous perdons environ 15.000 francs par an sur un budget annuel de 208.000 francs. Si nous ne trouvons pas rapidement de nouvelles sources de financement, Gauchebdo disparaîtra”.
Un plan de sauvetage a été élaboré qui n’exclut aucune alternative, même la fin du lien historique liant le journal au Parti Suisse du Travail. Un parcours commun qui remonte à 1944, l’année où Léon Nicole fonde “La Voix Ouvrière”. L’enfant terrible de la politique suisse affiche alors un copieux palmarès de trublion.
Aujourd’hui “Gauchebdo” ne renie pas son passé engagé mais il se déclare néanmoins “ouvert à toute collaboration, recherche de synergie ou partenariat avec un journal ou association. (…) Que l’on apprécie ou non sa ligne éditoriale, la mort de ce titre constituerait une perte dans un paysage médiatique romand de plus en plus marqué par le quasi-oligopole d’Edipresse, Ringier et Tamedia”, souligne M. Sansonnens.