Lorsque nous parlons de l’Argentine, en matière de musique, nous pensons dans un premier temps au tango, ou pour ceux qui y ont voyagé, au rock «national». Néanmoins, à l’écoute du groupe El Vinal, composé des trois musiciens multi instrumentistes, nous découvrons que l’Argentine est aussi synonyme de rythmes ternaires, de chacareras et de zambas, des styles nés du mélange des cultures natives américaines, africaines, et européennes.
Le choix de ces trois musiciens de faire du folklore, musique enracinée dans la mémoire du peuple, au lieu du rock «national», genre extrêmement présent dans tous le territoire argentin, n’est pas en lien avec un quelconque sentiment du mal de pays mais est devenu pour eux un acte: d’une part, en jouant des chacareras et des zambas, dont beaucoup contiennent des mots en quechua, ils pensent valoriser la musique de l’une des provinces les plus pauvres de l’Argentine, à savoir Santiago del Estero, et d’autre part, ils cherchent à sauvegarder le peu qu’il leur reste de la culture de leurs ancêtres qui ont été humiliés, massacrés, saccagés par les conquistadors. Dans ce sens, leurs concerts sont également accompagnés par une série des tableaux que la chanteuse du groupe a exécutés en ayant comme source d’inspiration des motifs de diverses cultures précolombiennes de l’Argentine.
La richesse de la culture «native», aujourd’hui malheureusement largement méconnue, peut être retrouvée à travers la musique et l’art. Comme l’avance le groupe lui-même, «la musique nous raconte l’histoire d’un peuple, elle ne nous ment pas». C’est par les mélodies que El Vinal (photo Blaise Villars) nous invite à un voyage au nord de l’Argentine et nous raconte une partie de leur histoire. Com.
1er mai 2015 – 21 h 00
Cupbase, rue des Savoises 1, 1205 Genève
Entrée libre chapeau à la sortie
Mariana Juarez : chant, guitare, quena
François Hay : chant, guitare
Fernando Legüeo : bombo legüero
Artiste invitée : Eugénie Gallay : accordéon