Merci de ton gentil message.
PAR BERNARD WALTER
Moi, je suis un peu dans je ne sais trop quel monde, je suis très troublé par l’histoire de tous ces gens d’Afrique qui ne craignent pas les radeaux de la Méduse pour venir dans les paradis européens. Pour y vivre quelle vie?
«Impossible de savoir combien de canots pneumatiques ont sombré sans que personne ne s’en aperçoive.» Mussie Zerai
Troublé je suis, par tout ce que cela signifie de notre monde!
Autant j’étais sceptique sur l’exploitation publicitaire de la tuerie de Paris en janvier, autant cet énorme mouvement du Sud vers le Nord me donne à penser.
Il y a une quinzaine d’années, une amie de ma fille avait fait un film documentaire incroyable sur les naufragés venus d’Afrique, elle avait filmé des scènes de naufrage , un film bouleversant au vrai sens du terme, qui te chamboule. J’y ai souvent repensé. Dans nos pays, on ne faisait pas grand cas de tout ça. Maintenant, par la force des choses, ça va commencer à changer. Mais autant l’histoire des Charlie faisait le beurre de nos Holkel et Merlande, autant ces histoires d’Africains migrateurs les dérangent.
Et qu’est-ce qu’on cherche à planifier? Des camps de réfugiés en Afrique du Nord! Encore et toujours des camps. Et quand on refuse tout refuge aux réfugiés, ça va donner quoi? Quelle sera la solution finalement pour eux?
Alors un tremblement de terre au Népal, ça vient faire diversion. C’est terrible, oui, mais c’est loin d’ici. Pour nous c’est plus sécurisant. Et puis les Népalais n’embêtent personne, ces images ne peuvent que susciter la compassion. Pour donner encore du frisson, on peut nous parler de tous ces alpinistes sous les coulées de neige de l’Himalaya – mais qu’allaient-ils donc faire là-bas?
A l’heure qu’il est, tu dors sans doute. Alors que de bonnes fées veillent sur ton sommeil.
“Encore et toujours des camps. Et quand on refuse tout refuge aux réfugiés, ça va donner quoi?”
Telle est la question!
L’ironie, c’est que chacun de nous cherche un refuge et peine à le trouver, ce refuge: est-ce que je fais peur aux autres?
Est-ce que les autres me font peur??? et, alors, j’hésite à être un refuge…
On est bien chacun chez soi, chacun son toit, chacun sa chambre
jusqu’à ce que la terre se fâche et tremble…
on se contente alors d’un camp, dans ce camp: un coin privé…jusqu’au moment où la faim et la soif me mettent debout: pour tendre la main, ou pour l’offrir… autour d’une table…commune.
Une tablée.