Les États-Unis sont le pays de tous les excès et la pré-campagne présidentielle qui démarre sur les chapeaux de roue n’échappe pas à la règle. Deux candidats à l’investiture de leur parti se détachent du lot: Hillary Clinton chez les Démocrates et Donald Trump chez les Républicains.
Donald Trump!!! Comment une telle personnalité peut-elle figurer au plus haut dans les sondages dans un pays comme les Etats-Unis? Le milliardaire à l’ego surdimensionné accumule en effet les positions racistes, nationalistes et xénophobes. Et, les sondages lui donnant raison, il poursuit sa campagne tel un rouleau compresseur de l’excès, du scandale et du populisme.
Car la méthode est la même dans tous les pays et à toutes les époques depuis l’Antiquité. Le populiste se distingue en effet de l’homme politique ou de l’homme d’Etat en ce qu´il «ratisse large», promet tout et son contraire, dit ce que la base veut entendre, se complait dans la victimisation et, “last but not least“, se recroqueville dans un ultranationalisme qui, en cette époque de globalisation, rassure les plus faibles et charme les classes moyennes.
Avec le populiste, toute la classe politique est pourrie, sauf lui bien entendu. Il faut faire table rase du passé et, grâce à lui, l’avenir sera lumineux. C’est le degré zéro de la politique mais les gens aiment ce type de discours qui est simple – voire simpliste – et compréhensible par le plus grand nombre. Récemment soutenu par l’ineffable Sarah Palin, mégère ultraréactionnaire non apprivoisée, Trump va donc de meeting en meeting dans l’Amérique profonde et continue de surfer avec succès sur la vague des sondages les plus divers.
Mais, au sein même du GOP (Grand Old Party) dont il revendique l’investiture, des voix se font entendre pour éviter un désastre. Car de deux choses l’une: ou bien Hillary Clinton remporte cette élection face à ce clown de cirque et la réputation des Républicains en sortira affaiblie pour ne pas avoir été capables de choisir un véritable homme politique face à la candidate des Démocrates. Ou bien, hypothèse cauchemardesque mais pas totalement impossible, Trump est finalement élu président des Etats-Unis et c’est alors l’image de l’Amérique toute entière qui en pâtira pendant des années. Sans parler des conséquences politiques et économiques.
Le populisme est une plaie profonde de la vie politique. Sur ce plan, le rôle des journalistes est essentiel vis-à-vis de l’opinion publique. Analyser, interroger, critiquer, pousser dans ses retranchements, mettre en relief les contradictions, rechercher et finalement rendre compte des excès et des incohérences de ce type d´individus est une priorité absolue afin d’éviter le désastre. Les périodes de crise sont évidemment favorables à l’émergence de ce profil mais c’est une raison supplémentaire pour être vigilant. La politique au sens noble du terme – la gestion de la Cité – est trop complexe et trop importante pour ne pas laisser le champ libre à ces marchands de rêves et d’illusions. Ne laissons pas croire que le monde est simple car cela est tout simplement faux. Ne laissons pas Donald nous prendre pour des Mickeys.
Albert Ebasque, Nîmes
J’encourage les professeurs à faire écouter à leurs élèves moyennement avancé en anglais les interventions de Trump sur YouTube. Trump s’exprime avec un vocabulaire très restreint et utilise un grand nombre de “colloquialism” américains que les jeunes adorent….Pour le reste, Donald apporte à la politique un avantage que trop peu possède: une richesse qui le rend totalement indépendant des groupes de pressions (Wall Street, industrie etc.). Même les instances dirigeantes du GOP n’ont pas d’autorité sur lui, car il a déjà menacé de se présenter en candidat libre si le parti ne lui confiait pas l’investiture. Il possède l’indépendance, il lui manque le reste. Nobody is perfect!
N’est-il pas étonnant que le fait de porter un discours qui puisse “rassure(r) les plus faibles et charme(r) les classes moyennes” soit considérer comme populiste? Car mon Dieu, si en plus le bon peuple comprend ce que les “élites” lui proposent, où va-t-on mon bon Monsieur?
Finalement ce Donald Trump n’est que le fruit d’une incurie de choix présidentiels par défaut invraisemblables!
Quand aux marchands de rêves et d’illusions, il y en a même un qui a obtenu le prix Nobel de la Paix pour sa haute maîtrise de l’art de l’escamotage sous les vivats de la communauté des bien-pensants… Comme quoi un Trump peut en cacher un autre…
Si j’étais Américain je ne voterais certainement pas Trump mais très personnellement je préfère à peine Hillary, avec toutes les casseroles que traîne son clan. Son concurrent Sanders me paraît beaucoup plus potable. Mais je ne suis pas Américain, je ne voterai pas et finalement c’est dommage car le monde entier doit se farcir l’Amérique. Etant donné que ce pays se donne le droit d’intervenir partout, il devrait amender sa constitution et offrir le droit de vote aux habitants de la planète.
Ça alors c’est excellent, Christian, cette idée de faire participer le monde entier aux votes américains !!